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23 décembre 2015
Alain Lipietz

Triste fin pour le Val de Bièvre

Le Conseil de l’Agglomération, à la veille de se dissoudre, vote à la sauvette le Dossier de réalisation d’une ZAC calamiteuse, sans avoir eu le temps de l’examiner. Mines défaites de presque tous à la sortie.

Lundi 21, réunion d’un conseil extraordinaire imposé par surprise il y a quelques jours, afin de voter en catastrophe le « Dossier de réalisation » de la ZAC Campus Grand Parc, profondément remanié dans les dernières semaines. Comme cette ZAC communautaire est entièrement sur le territoire communal de Villejuif, le conseil municipal de notre ville l’a auparavant voté au forceps, notre groupe votant contre, mercredi dernier.

Mais, les amendements que nous avions déposés alors et qui n’avaient pas été pris en considération ayant été repris à son compte (à peu près) par le président de l’Agglo, Jean-Jacques Bridey, nous sommes décidés à passer de « Contre » à « Abstention » (et l’avons annoncé à l’avance).

JJ Bridey présente, en l’absence de Daniel Breuiller en charge du dossier, les modifications de la ZAC et la justification de l’urgence : le « T12 », au profit duquel le Val de Bièvre disparaitra au 1er Janvier, ne pourra rien voter avant des mois. "Pour sécuriser juridiquement le permis de construire de la gare IGR », il faut donc avoir voté avant le 31 décembre le « Dossier de réalisation » de la ZAC. Pas convaincus ? Peu importe.

Le débat reprend aussitôt dans les mêmes termes qu’à Villejuif : acquiescement sans passion de la droite, soutien enthousiaste du PS Dominique Girard pour qui les difficultés financières sont dûes aux exigences écolos déraisonnables de Villejuif.

Seules différences : nouvelles fracturations des communistes, dont les uns « comprennent les compromis négociés par le président Bridey » et votent pour, les autres, de Villejuif, s’abstiennent (Mmes Da Siva et Cordillot) ou votent contre (Franck Périllat). Idem pour les EELV : les uns Pour (Arcueil), d’autres Abstention (Villejuif, Cachan). Quant à Catherine Casel (l’une des rares élues villejuifoises ayant suivi attentivement depuis l’origine l’histoire de cette ZAC, que je raconte dans le billet précédent), elle dit sa déception devant ce qu’est devenu le beau projet d’un campus dédié à la recherche médicale, et ses craintes devant ces ZAC qui finissent lourdement déficitaires et pèsent sur les villes pendant des décennies : elle s’abstiendra.

Je me prépare à intervenir, et recherche (pour répondre à D. Girard), sur l’exemplaire du « Dossier de réalisation » de la Sadev communiqué par la CAVB, la phrase absurde que je critique dans mon billet précédent, selon laquelle le classement du lot E7 obligerait « à une relocalisation de ces équipements sportifs dans le périmètre de la ZAC en lieu et place de la programmation logements ». Surprise : cette phrase a disparu !

Et allez donc : on vote sur deux « Dossiers de réalisation » différents. Au point où on en est… Mais au moins il semble que la Sadev lise attentivement le site de L’Avenir à Villejuif.

C’est mon tour. Je résume ma critique sur la forme et sur le fond (vote précipité, taux de logements sociaux ramenés à Villejuif en dessous des 36% du Plan Local de l’Habitat, financements insuffisants des équipements publics, oubli des prescriptions du Sdrif qui interdisent de diminuer la surface du parc). J’en viens à la critique des prétextes donnés par la Sadev pour tendre la sébile et commence par l’argument de la gare qui lui aurait enlevé des terrains destinés à des logements (mais dans une zone où étaient prévus dès l’origine des logements ET des emplois !). Ou bien la Sadev ne savait pas (??) qu’un nœud de métro aussi important serait à cet endroit, et elle bénéficie d’un effet d’aubaine qui multiplie le prix auquel elle pourra revendre les droits à construire, ou bien…

Là-dessus, JJ Bridey, qui préside, me coupe pour réfuter l’argument. « Minute, je n’ai pas fini ! – Alors je te coupe. » Je comprends qu’il m’a « coupé la parole » et continue, avant de comprendre au bout d’un moment qu’il m’a « coupé le micro »… Boris Vian aurait rajouté un couplet.

Et il passe la parole à Jean-Marc Nicolle, premier adjoint du Kremlin –Bicêtre (MRC). Lequel reprend mon argumentation et appelle à l’abstention. Il fait une remarque intéressante : dans la traditionnelle liste des « Vus la loi Machin… » qui fonde juridiquement un texte mis au vote, il n’y a pas « Vu le Plan Local de l’Habitat du Val de Bièvre » ! Je vérifie : il n’y a pas non plus de « Vu le Schéma Directeur de l’Ile de France ». Les deux failles juridiques du « Dossier de réalisation » sont bien là…

Nous échangeons par SMS avec Natalie Gandais : nous avons annoncé que, compte tenu des amendements acceptés sur la résolution finale, nous passons du Non (lors du vote à Villejuif) à l’Abstention : on ne va pas revenir au Non pour protester contre la grossièreté d’un président. Ce qu’annonce Natalie quand vient son tour de parole.

Résultat : un Non (Franck Périllat), une quinzaine d’Abstentions (des PCF, des EELV, un « UDE », les MRC), les autres Oui, pour beaucoup avec regret.

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