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1er juillet 2019
Alain Lipietz

Une alimentation saine, sauver le climat, même combat !

Samedi dernier, inauguration de potagers partagés… dans le jardin de la Géothermie. Occasion de faire le point sur la transition écologique à Villejuif.

Nous vivons une double crise écologique : une crise énergie-climat qu’illustre la vague de chaleur du mois de juin, et une crise alimentation-santé aux multiples facettes (faim au sud, malbouffe au Nord, 6e disparition des espèces…). En réalité tout se tient, et cette inauguration en est le symbole.

Depuis que nous avons signalé à Mme la Procureure de la République les irrégularités immobilières du maire, L’Avenir à Villejuif a dû quitter l’exécutif municipal. Mais les écologistes villejuifois poursuivent la lutte contre cette double crise, grâce au mouvement associatif.

Pour sauver le climat : géothermie et vélo

Depuis 1992 les écologistes villejuifois réclamaient le recours à la géothermie. Trente ans après ses voisines, la Ville l’a acceptée. Vous avez pu suivre sur ce site la mise en place de la station, et dans nos rues le déploiement du réseau de distribution d’eau chaude. Je suis resté vice-président du Syndicat Intercommunal de la Géothermie, qui économise l’équivalent des gaz à effet de serre de 14 000 voitures.

L’autre volet pour éviter les gaz à effet de serre, c’est le Plan vélo. Mis au point dès 2015 par Natalie Gandais après une longue concertation. Le maire a tardé pendant 3 ans à le mettre en place, mais ça vient. Malheureusement sans mesure de suivi par les cyclistes. Du coup, c’est assez mal fichu, et la piste de la Nationale 7 est massacrée par les erreurs et les chantiers, sans compter les automobilistes qui se garent sur les pistes cyclables. La police municipale s’en fiche. Mais enfin, c’est parti et, dès que nous serons revenus au pouvoir municipal, on pourra remettre tout ça d’équerre.

En « compensation » le maire tente de rouvrir aux automobilistes impatients la « zone de rencontre » de la rue de Gentilly (nord). Mais les riverains résistent !

« De la bêche au compost » pour la transition alimentaire

L’association La Grande Ourse s’est créée à l’origine pour ouvrir un espace social : un café « bio et végétarien ». Comme elle n’a pas trouvé de local, elle est devenue un « café itinérant » : elle promeut la cuisine bio, bonne et pas chère, donc à base de protéines végétales. On n’est pas obligé d’être végan pour constater qu’un repas équilibré végétal bio est moins cher qu’un repas à la mauvaise viande imbibée de pesticides… La Grande Ourse éduque par l’exemple, en servant des plats dans les fêtes locales, en confectionnant et diffusant un livre de recettes

Remontant d’un cran à l’origine de la crise, La Grande Ourse a ouvert des jardins partagés où on cultive bio, en « permaculture ». On y apprend à « potager ensemble » sans pesticide ni engrais chimique, et cela commence à essaimer au pied des résidences collectives, comme chez des pavillonnaires.

Les premiers potagers sont installés dans le jardin de l’église Sainte-Colombe (les curés de Villejuif sont très sensibles au récent engagement écologiste du Pape).

Et dans ce jardin au cœur des cités d’habitat social de Villejuif -sud, La Grande Ourse a franchi récemment une nouvelle étape : la mise en place d’un composteur avec cours de compostage offert par le Syctom et le Grand Orly Seine Bièvre.

Nous pouvons tous constater que si on met tous nos déchets d’emballage (jusqu’aux pots de yaourt, etc) dans la poubelle jaune (vers le recyclage) et toutes ses épluchures au compost (le Syctom offre à chacun un petit conteneur portatif pour porter ses déchets de la cuisine au compostage), il ne reste dans la poubelle verte que les os et les arrêtes pour l’incinérateur d’Ivry ! C’est la « révolution des poubelles jaunes ». Et donc trier et composter réduit les gaz à effet de serre : la boucle est bouclée !

Une fête climat-alimentation

La Géothermie a un jardin, qu’elle met à disposition des Villejuifois pour la pédagogie de l’agriculture bio. La Grande Ourse y a donc installé un second « potager partagé », qu’on inaugurait la semaine dernière. A l’ombre de la station de géothermie, ce fut la fête de l’agriculture urbaine : tout un symbole ! Avec pique-nique, musique et danse, grâce à l’association vitriote Danse qui vive… qui animait il y a deux ans la fête du Système d’échange local de Villejuif, également créé il y vint ans par les écolos villejuifois.

On s’installe pour pique-niquer
Les courageux finissent de potager
Certains préfèrent rester à l’ombre
Quelques pas de danse
Fabrcation d’un hôtel à insectes

Ainsi se crée un réseau associatif visant à faire de Villejuif une ville en transition ou résiliente. Que vous croyiez qu’on n’échappera pas à l’effondrement de notre civilisation et qu’il faut déjà apprendre à survivre, ou que vous pensiez qu’on peut encore échapper au pire en accélérant la transition écologique, ce réseau d’associations est à votre disposition.

Résistances du maire à la transition écologique

Bien sûr c’est mieux quand le pouvoir municipal est à votre service. Il n’y aurait sans doute pas encore de géothermie ni de réseau cyclable sans la pression des électeurs, électrices et élues écologistes. Malheureusement le maire actuel F. le Bohellec est « contre » la transition écologique.

Mais dores et déjà, la résistance du maire cède devant les sondages et le résultat des élections européennes. Il a d’abord refusé, puis accepté la Zone à Faibles Émissions, puis refusé et ensuite cédé sur l’encadrement des loyers. Il se proclame désormais, dans Villejuif Notre Ville (avril), « plus vert que moi tu meures » . Mais quand on lit bien, pour lui, « la nature en ville », c’est 25 nichoirs à oiseaux. Le reste est de la blague : tous les espaces verts annoncés dans le n° d’Avril de VNV sont déjà verts mais différemment aménagés ou non aménagés pour le public (ce qui ne change rien à la fraicheur qu’ils apportent à la ville).

Vers une ville sans arbre ?

En revanche le maire s’apprête à transformer en tennis la butte du stade Gabriel Thibault, à bétonner le fond du Cimetière des Pommiers, à urbaniser un quart du parc des Hautes Bruyères et le Terrain Bizet, etc.

Tenons-nous en aux exemples de cet article.

Coté pollution de l’air, on l’a vu : en même temps que le maire accepte la ZFE, il rouvre à la circulation la rue de Gentilly. Mais surtout il lutte pied à pied pour brûler le plus d’ordures possible : il soutient activement (pour des raisons qui lui sont propres) la reconstruction de l’incinérateur d’Ivry. Donc non seulement il ignore le compost, mais encore il freine de toute ses forces pour empêcher les Villejuifois d’utiliser à plein la « poubelle jaune » qui part à l’usine de recyclage de Limeil.

Nous vous avons déjà parlé de ce scandale des poubelles jaunes et de sa dimension villejuifoise : dès février l’association écologiste Agir à Villejuif lance l’alerte, mais le maire freine.

Lors du conseil municipal de mai, sa maire adjointe au « développement soutenable » répond à l’annonce de Agir à Villejuif, du Parisien, de L’Avenir à Villejuif et du Grand Orly Seine Bièvre : que l’on peut dorénavant mettre TOUS les emballages dans la poubelle jaune : « Contrairement à ce que certains vous disent, déclare-t-elle, vous ne pouvez mettre tous vos emballages plastiques dans la poubelle jeune avant le mois d’octobre… » ! Nous : « Mais bien sûr que si ! »

Alors c’est quoi cette histoire de « mois d’octobre » ? Nous recontactons le service du Grand Orly Seine Bièvre en charge de l’enlèvement des ordures ménagères. On nous répond : « C’est le moment où Citeo augmentera de 10% sa subvention, pour une campagne d’information sur l’élargissement du contenu des poubelles jaunes. »

Ainsi donc le maire et sa maire adjointe (qui fut jadis écologiste, et même se battait autrefois contre l’incinérateur d’Ivry) préfèrent continuer à enfumer l’atmosphère du Val de Marne en incinérant des tonnes d’emballage, plutôt que prendre sur eux de publier (sans la subvention du Citéo) les informations sur la « révolution des poubelles jaunes » et ce qui est dorénavant recyclable (presque tout), sous prétexte qu’il faut attendre, pour faire payer une campagne d’information par quelqu’un d’autre !

On imagine les dégâts sur l’atmosphère, sur le climat et sur la santé, mais il y a encore plus mesquin. Tous les ménages villejuifois paient l’enlèvement des ordures ménagères sous la forme de la Taxe d’enlèvement des Ordures Ménagères (la TOM, payée avec la taxe d’habitation). Cette taxe est fixée pour chaque ville en fonction du tonnage dans les poubelles vertes ou jaunes : 15 euros la tonne dans les poubelles vertes et… 5 euros la tonne dans les poubelles jaunes.

Ainsi le maire et son adjointe intriguent pour augmenter la TOM que paient les ménages villejuifois. A l’inverse, l’écologie, non seulement ça sauve des vies, mais ça fait des économies !

On pourrait continuer sur le passage à la nourriture bio, mais ça sera pour une autre fois.

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