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26 mars 2018
Natalie Gandais

Un curieux protocole de relogement

Au conseil municipal du 3 avril, nous aurons à voter le protocole de relogement des locataires de Lamartine (Villejuif) et de Lallier (L’Haÿ les Roses) dans le cadre de l’opération de renouvellement urbain. 3 immeubles doivent être démolis à Lamartine avant une restructuration complète du quartier. 265 familles sont à reloger, mais le protocole s’engage à en reloger seulement 50%. Sur le fond comme sur la forme, ça ne va pas !

D’abord, sur la forme.

Les opérations de renouvellement urbain sont censées se dérouler en concertation avec les habitants, qui sont les premiers concernés par la transformation de leur quartier. On a déjà eu l’occasion de constater comment le maire et le président de l’OPH s’affranchissent de cette obligation… Des représentants des locataires doivent en principe siéger au comité de pilotage d’une opération ANRU. Les conseils citoyens ont été créés notamment comme des instances de concertation. Il existe à l’OPH de Villejuif un conseil de la concertation locative. Pourtant, ni l’amicale des locataires ni le conseil citoyen ni le conseil de la concertation locative n’ont été consultés sur ce protocole avant que celui-ci soit présenté et approuvé le 13 février 2018 par le conseil du territoire Grand Orly Seine Bièvre, auquel l’OPH est rattaché depuis décembre dernier.

Une maison du projet, aussi, aurait dû être installée comme lieu de concertation. Non seulement celle-ci n’existe toujours pas, mais l’OPH a chassé l’amicale des locataires du local collectif résidentiel (LCR) qu’elle occupait au 27 rue Lamartine, l’office l’ayant récupéré pour l’attribuer aux gardiens.

Ensuite, le fond…

Dans une opération de renouvellement urbain, quand des immeubles doivent être démolis, l’État exige la reconstitution « un pour un » des logements sur le territoire de la commune. Là, l’OPH est bien loin de proposer la reconstitution « un pour un » des 265 appartements : il affiche n’en reconstruire que 143, et seulement 86 « sur site », contrairement aux promesses qui avaient été faites aux locataires attachés à leur quartier d’en reconstituer la moitié à Lamartine même. En comparaison, les locataires de l’Haÿ les Roses sont bien mieux traités puisque pour 200 logements démolis, le protocole prévoit 203 reconstitutions…

Le protocole affirme que deux opérations de restitution seraient validées par l’Anru, à Lamartine et à Paul Guiraud, et que deux autres opérations de construction sont à valider plus tard : l’une à Lamartine et l’autre dans le quartier Delaune/Aragon. Mais le maire, questionné en commission municipale, a refusé d’en dire plus sur ces deux projets.

Enfin, rien dans ce protocole ne prouve que ces logements neufs (reconstitution à 50% des démolis) sont bien destinés aux locataires concernés par les démolitions. En effet, le seul engagement inscrit dans le protocole est de reloger « au moins 50% des ménages dans un logement neuf ou conventionné de moins de 5 ans à la date du relogement, ou dans un logement ayant eu une réhabilitation récente qui améliore sensiblement leur cadre de vie ».

Et les autres ? L’OPH s’engage à leur faire 3 propositions… Où ? Mystère… A quel prix ? Pas au prix du logement qu’ils sont contraints de quitter, mais à un prix « compatible avec leurs ressources »…

Et le conseil d’administration de l’OPH aurait laissé passé un tel protocole ? En fait… le conseil d’administration de l’OPH n’a pas encore été invité à l’approuver… Le maire annonce un CA de l’OPH pour le 12 avril…

Nous n’avons pas toujours été d’accord avec les représentants des locataires, qui nous ont plusieurs fois semblé "alarmistes" à l’encontre du projet de renouvellement urbain. Mais là, visiblement le projet a bougé depuis l’accord entre le PCF du Grand Orly Seine Bièvre (qui est le maître d’ouvrage de l’opération de rénovation) et le maire de Villjuif pour nous écarter de l’OPH : on ne peut que constater qu’une partie de leurs inquiétudes étaient fondées.

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