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18 avril 2017
Alain Lipietz

Trucage contre le mouvement sportif. Conversions à la police municipale

La fin du conseil municipal, sans vote important, est l’occasion de débats très instructifs sur le mouvement sportif, la police municipale et divers autres sujets.

Trucage pas très sport

Après les votes sur le budget, une série de rapports se concluent par des votes unanimes, mais sont l’occasion de petits débats sur le fond.

Le vote sur le CCAS est par exemple l’occasion de pointer ce qui cloche. Gaëlle Leydier (pour le groupe PdG-MRC) rappelle qu’il faut construire, pour les hébergements et les précaires. Le PCF rappelle que nous avons voté la création d’une commission de prévention des expulsions, mais qu’elle n’a pas été mise sur pied. Natalie Gandais confirme qu’à l’OPH, le président refuse de laisser travailler la commission sociale ou d’écouter ses avis. Le maire ne répond pas, mais son silence est éloquent : « Et alors ? », comme dirait M. Fillon.

On vote ensuite les subventions aux associations sportives. Natalie Gandais intervient car pour la première fois depuis la création de l’OMS, la commission consultative des sports (dont elle est membre), chargée de préparer cette ventilation, s’est réunie. Par rapport à une proposition initiale de M. Monin, maire-adjoint aux sports, la commission a préconisé, par un vote majoritaire ( 5 pour, 3 contre, 5 abstentions) des augmentations pour trois clubs : celui des retraités, les Tourterelles (le sports pour les enfants handicapés) et l’éducation physique…

Hélas l’exécutif n’en a tenu aucun compte dans le rapport soumis au vote du conseil municipal. Natalie réclame le compte-rendu de la commission, ainsi que la transparence sur l’attribution des subventions que le département attribue aux clubs sportifs sur proposition de la ville (car on soupçonne que M.Monin les distribue en fait comme il veut).

Alain Lecavelier, qui était présent à la commission sportive et avait proposé la modification de la ventilation, quoique soutien de la nouvelle majorité LR-UDI-FN, appuie Natalie et confirme ses dires. En l’absence de M. Monin, qu’on ne voit plus jamais en conseil municipal, le maire et son n°2 E. Obadia répondent en substance : « Et alors ? On établira des critères en mai prochain. » Pour les appliquer en 2018 ? Et les infos sur les subventions départementales ? Le maire « s’engage solennellement » à les transmettre.

Pas question pourtant de voter contre l’attribution des subventions aux clubs sportifs. Notre groupe et Gaëlle Leydier s’abstiennent.

Et deux jours plus tard Natalie reçoit le procès-verbal de la commission sportive : le résultat des votes a été « inversé » entre les "non" et les "abstentions" ! Le procès-verbal conclut : "Ce vote n’ayant pas donné lieu à une majorité, la commission reste sur la proposition de M. Monin.". Cette "altération frauduleuse de la vérité de nature à causer un préjudice" aux trois clubs en question, aux retraités, handicapés et gymnastes amateurs, est semble-t-il "Validée" et signée de la main de M.Monin, maire adjoint délégué aux sports par le conseil municipal donc investi d’autorité publique :

Cela s’appelle "faux en écriture publique", ce n’est pas un délit mais un crime, passible de la Cour d’assises. Et alors ?

Quant aux subventions du département, toujours pas d’infos. Et alors ?

Toutefois à l’occasion du débat filtrent quelques infos (à vérifier, comme d’habitude : ce que dit F. le Bohellec a autant de chance d’être vrai que faux).

Sur une question de Mme Cordillot sur les tennis que va engloutir Campus Grand Parc, F. le Bohellec glisse que l’Institut Gustave Roussy (qui possède là-bas quelques terrains que la Sadev veut exproprier à bas prix) pourrait s’opposer à la Déclaration d’utilité publique de la ZAC Campus Grand Parc. Le PS s’en étrangle. En tout cas on ne pourra plus dire que « critiquer cette ZAC, refuser cette DUP, c’est s’opposer à la lutte contre le cancer" : l’institut du cancer devient le principal opposant (si le maire n’a pas menti) de cette vulgaire opération immobilière dirigée contre un parc d’intérêt régional.



A la question de Natalie sur le destin du terrain Rameau (SIPB), terrain intercommunal où nous souhaitons mettre un centre équestre et Arcueil un jardin d’enfants, F. le Bohellec répond : « Les maires se sont vus la semaine dernière. En fait pendant plusieurs années ce sera le chantier d’un conduit annexe de la ligne 14 du métro… »

Renseignements pris, c’est vrai, mais F. le Bohellec n’a même pas profité de cette première rencontre entre les maires pour évoquer le destin futur de cet espace vert (qui selon notre PLU devait compenser la destruction du nord-ouest du parc des Hautes-Bruyères par la Sadev et de son projet de poney-club.) Et alors ?

M. Bulcourt, communiste, objecte que le mouvement sportif villejuifois voudrait un terrain de grand jeu à cet endroit et se contrebalance de la non-réalisation du centre équestre (qui doit portant remplacer le poney-club promis depuis longtemps par le Conseil départemental, communiste, sur le nord-ouest du Parc des Hautes bruyères.) Évidemment : il n’y a pas encore de club équestre à Villejuif (la 1ere fédération féminine par le nombre de licences, pourtant !).

A propos de la construction de la tribune du stade Guy Boniface, Mme Sa Silva (PCF) se plaint de ne pas savoir pour quand et pour combien d’euros elle est prévue, faute que la Programmation Pluriannuelle des Investissements (PPI) ait été distribuée aux conseillers municipaux.

Le maire (ivre de vanité) : « Ben moi je l’ai ! Ce sera 388 000 euros ! »
Voix dans la salle : « Mais vous deviez nous la donner avec le Rapport d’orientation budgétaire, cette PPI ! c’est une obligation légale ! »
Le maire (il se marre) : « Vous pourrez passer la voir dans mon bureau ! »
Natalie : « On aimerait aussi avoir les plans de l’ouvrage connexe … »
Le maire : « Vous les aurez. »



Le style Fillon fait tache d’huile…

La conversion à la police municipale

Petit débat sur la hausse vertigineuse du budget « Impression » : la com’ de Moi Monsieur le Maire augmente beaucoup plus vite que l’animation des quartiers. (Vous avz vu la petite brochure à sa gloire dans le dernier Villjuif Notre Ville.) Les ex-Cordillot et nous nous abstenons… et le groupe Vidal vote contre.

Pour une fois, unanimité du conseil et de l’exécutif dans un concert de protestations contre le bailleur Logirep. Il est dispensé de Taxe Foncière dans les Zones de politique de la Ville (à Alexandre Dumas), mais en échange il ne fait rien… Une convention qui doit fixer ses obligations est mise aux voix, nous demandons qu’il en soit de même pour tous les bailleurs sociaux.

Suite à une remarque de Mme Cordillot, le maire promet un débat public sur ce que veut faire Icade aux Lozaits… en juillet !

On arrive enfin à un petit débat sur le comportement de la Police municipale, à propos de son intervention contre un mendiant handicappé à la sortie de la Poste et à la demande des agents de celle-ci. Rappelons que la mendicité est autorisée ! Nous n’avons pas d’avis sur cet incident auquel nous n’avons pas assisté, mais Franck Périllat (qui était témoin ) dénonce l’inhumanité de l’intervention.

Cela donne au PCF l’occasion d’une importante déclaration de principe. Franck Périllat acte que la police municipale est créée. Sandra da Silva (qui vote avec Mme Cordillot quand F. Périllat s’oppose à elle, c’est à dire sur les questions immobilières) confirme, à l’étonnement général : "Je n’ai rien contre la Police municipale, mais il faut discuter de ses règles d’action, que ce soit en conseil municipal ou en comité technique (paritaire)." Seule Mme Cordillot, sans s’opposer sur le principe (les villes de gauche voisines, y compris communistes, ont des police municipales), reprend la vieille antienne des "charges indues" : "La Police nationale se décharge sur les polices municipales !".

Quant au PS, qui sait très bien que la spécialisation du travail entre Polices municipales et Police nationale remonte à Jospin et que Hollande n’y a rien changé, il ne dit rien. Le MRC est depuis le début pour la police municipale. Mme Leydier (PdeG) ne dit rien.

Bref, nous venons d’assister en direct à la conversion de l’ex-liste Cordillot au principe d’une police municipale.

Cette évolution reflète surement un peu d’enquête auprès des électeurs villejuifois, qui sont très largement "pour" cette revendication initialement avancée en juillet 2013 dans un Atelier de l’Avenir à Villejuif.

Par ailleurs, aucun candidat de gauche (y compris JL. Mélenchon) ne nie l’importance d’augmenter les effectifs dédiés à la tranquillité publique, aucun ne demande la nationalisation des polices municipales existantes.

Rappelons que les polices municipales (les "sergents de ville", comme disait encore ma mère) étaient la règle jusqu’à la seconde guerre mondiale. C’est Pétain qui les a nationalisées pour ne pas offrir de forces armées à la Résistance dans les villes, et de Gaulle ne les a pas re-municipalisées pour ne pas armer les municipalités communistes dans le cadre des débuts de la Guerre froide.

Le petit débat initié par F. Périllat montre que la ville dispose désormais d’une police dont les règles d’intervention peuvent être débattues par les élus ! Nous somme fiers d’avoir contribué à sa création. Le problème c’est qu’avec F. le Bohellec le débat se conclut nécessairement par "Je m’engage solennellement à…", c’est-à-dire "Cause toujours".

Le compte-rendu du conseil municipal du 31 mars 2017 est en 3 parties :

1. Budget : la majorité tient à un fil… mais lequel ?

2. Une majorité du FN au Modem. Bilan des ZAC.

3. Trucage dans le mouvement sportif. Conversions à la police municipale.

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Commentaires

2 Messages

  • Natalie Gandais 25 avril 2017
    11:01

    Bonjour. Concernant le comptage des votes pour les subventions aux clubs sportifs, l’erreur que j’avais relevée dans le compte-rendu de la commission consultative des sports a été reconnue. Cela devrait être mentionné au compte-rendu de la prochaine commission.

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  • Natalie Gandais 28 avril 2017
    07:35

    A force de demander, nous avons fini par recevoir la répartition des subventions départementales (les 40 centimes d’euros par habitants, soit environ 23 000 euros). Le document toutefois comporte des indications personnelles telles qu’il n’est pas possible de le diffuser en l’état.

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