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1er juin 2015
Alain Lipietz

Meurtre des Lozaits : Que peuvent les adultes (2)

Suite à une première réunion tenue au pied de la tour Mermoz, un nouveau rassemblement était appelé dimanche par Madame Elizabeth F., habitante de la tour.

Hélas ! entre la fête de la Nature, la fête des mères, le vent glacial, il y avait encore moins de monde que mercredi. Mais le débat fut tout aussi riche. Une animatrice du groupe scolaire Langevin, des très jeunes qui ont apporté des précisions sur les jeunes Villejuifois meurtriers. D’autres mères s’arrêtaient quelques instants et donnaient leur avis. Aucun papa sauf deux élus.

Comme Mme F. et sa mère travaillent et militent à l’AP-HP, la discussion a d’abord porté sur la crise des hôpitaux (pas seulement financière) et la question du dévouement, du soin porté aux autres. Ce n’est pas hors-sujet : la question du souci des autres est essentielle, comme on le verra par la suite.

Avec l’arrivée des jeunes, la conversation a tourné sur la différence filles-garçons aux Lozaits. Tout ce petit monde avait eu un moment les meurtriers dans leur école ou collège, connaissent bien les jeunes décrocheurs, teneurs de murs et fumeur de chicha. Cette discussion, très intéressante et même subtile (genre : « quand deux garçons se massacrent parce que l’un doit 2 euros à l’autre, est-ce une question d’argent ou une question de respect ? »), s’est focalisée sur la question du langage, en permanence extrêmement agressif, des jeunes des quartiers. Cette agressivité obligée devient une habitude qui les exclut de la vie sociale et plus tard de l’emploi. Elizabeth F. a alors évoqué Marshall Rosenberg et ses livres, et les stages sur la « Communication Non-Violente ». Elizabeth F. souhaiterait que la ville finance des stages de CNV « dès la maternelle ».

Autre sujet de discussion : la surveillance par les adultes. Toutes les mères qui étaient là avaient eu un itinéraire dans Villejuif : 8 mai-Lamartine- Mermoz, l’une avait accepté de payer cher, dans une résidence voisine, pour « sortir ses filles de là ». Toutes les mamans qui passaient ou s’arrêtaient disaient qu’elles ne laissaient « plus » sortir seuls leurs garçons de 10-12 ans. D’où une comparaison avec « autrefois », puisque nous étions 3 générations. Auparavant (disaient-elles) « il y avait toujours un adulte qui surveillait ». Qui ? « Un voisin, un autre parent. Mais maintenant il n’y a plus de lien social, chacun dans son coin, on ne s’occupe plus des enfants des autres. »

Idéalisation du passé ou pas, cela confirme notre diagnostic : la crise de la jeunesse à Villejuif, c’est d’abord le besoin d’une forme de parentalité de voisinage au bénéfice des 10-14 ans, que la Ville doit assumer en s’appuyant sur les animateurs et associatifs.

Mme F. et quelques autres ont décidé de participer aux conseils citoyens. À suivre, donc.

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