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12 février 2016
Natalie Gandais

Conseil municipal du 12 février 2016

Intervention de Natalie Gandais

Mesdames et messieurs les Villejuifois, mesdames et messieurs les agents de la ville de Villejuif, mesdames et messieurs les conseillers municipaux, chers collègues,

Depuis le 5 avril 2014, je suis la première adjointe au maire de Villejuif, et jusqu’au 20 janvier 2016, j’étais chargée de l’urbanisme, le patrimoine, les travaux, le logement, le cadre de vie et les espaces verts.

Autant dire que je n’ai pas vu le temps passer, tellement j’ai eu de projets à mener, au service des Villejuifois ! La révision du Plu, le plan vélo, le plan d’entretien et de réparation des toitures des bâtiments municipaux, le concours pour la nouvelle école des Réservoirs, l’initiative d’un schéma directeur immobilier pour optimiser le patrimoine municipal, les négociations pour sécuriser le parking Paul Bert et le destiner aux agents, la suppression des produits phytosanitaires sur la voirie et dans les espaces verts, le plan de fleurissement plus économe avec des plantes vivaces, la recherche constante de solutions d’hébergement et de logement pour les plus fragiles…

Un travail considérable, que j’ai effectué avec l’aide de mes conseillers délégués et grâce aux agents des différents services dont j’ai apprécié la compétence et le dévouement. Toutes ces actions, je les ai menées avec les maire-adjoints des différents secteurs concernés, et - aussi souvent que possible - dans un esprit de concertation avec les habitants et avec le secteur associatif.

Ces projets - et je pourrais en mener bien d’autres…- ont été adoptés parfois à l’unanimité, parfois seulement par une partie de ce Conseil.

Il est demandé ce soir au Conseil de se prononcer sur mon maintien, ou non, comme première adjointe.

Chacun des conseillers municipaux pourra se prononcer en son âme et conscience. Bien sûr, les raisons de leur choix ne seront pas les mêmes selon qu’il sont dans la majorité de ce Conseil ou dans l’opposition.

Je voudrais d’abord rappeler à celles et ceux d’entre vous qui êtes dans la majorité, ce qui nous a conduit là.

Il y a bientôt deux ans, « unis par une volonté commune de changement, qui dépasse les clivages politiques habituels », nous avons regroupé 4 listes, pour créer un rassemblement unique en France.

Nous disions alors que « les forces de cohésion qu’inspire notre projet étaient plus fortes que celles de la dispersion imposées par les étiquettes politiques ». Nous annoncions que de la victoire de l’Union citoyenne « émergerait une ville verte, prospère, solidaire et démocratique ».

La profession de foi était le socle de notre union. Elle promettait d’ « optimiser les procédures d’appel d’offre » et « d’établir la transparence dans toutes les attributions ». C’était l’un des points essentiels du contrat passé avec les Villejuifois.

Et que se passe-t-il aujourd’hui ? Vous le savez tous. J’ai découvert qu’un des plus importants marchés publics de cette mandature, celui de la Halle des Sports, était vicié par des manœuvres favorisant un candidat. Je ne vous refais pas l’historique de ce dossier. Vous savez à quel point je suis pour la transparence de l’action publique. Toutes celles et ceux qui s’y sont intéressé, de tous les groupes de ce Conseil, de la majorité comme des oppositions, ont pu le connaitre. Je ne vous rappelle pas ici les « preuves », toutes celles et ceux qui ont voulu les connaitre les ont vues. Elles sont désormais à la disposition de la section financière du Parquet de Créteil, c’est la justice, et pas nous, qui jugera.

Depuis des semaines, et notamment par mes lettres du 7 décembre et du 14 janvier, j’ai alerté le Maire de ce qui se passait sous mes yeux. J’ai demandé au Maire d’y mettre le holà, faute de quoi je serais obligée de signaler les faits au Procureur de la République, parce que la loi m’y oblige et que je respecte la loi, mais aussi parce que la profession de foi de l’Union citoyenne m’y engage - comme elle engage tous conseillers municipaux de la majorité - vis à vis des Villejuifois. J’ai répété au Maire que, fidèle aux engagements que je viens de rappeler, je ne l’accepterai en aucun cas : nous n’avons pas été élus pour faire ça.

Hélas, malgré mes alertes, le Maire n’a pas mis le holà. Au contraire, le 17 janvier, à la veille du vote décisif en commission d’appel d’offre, il a menacé de me destituer si je ne fermais pas les yeux, si je ne signais pas une « rétractation de mes soupçons » ! En droit français, mesdames et messieurs les Villejuifois, mesdames et messieurs les agents de la Ville, mesdames et messieurs les conseillers municipaux, une menace comme celle-là, cela s’appelle du chantage… 

Évidement, je suis passée outre ce chantage. La probité, peut-être… Ou l’idée que j’ai de la dignité des élus ? J’ai donc signalé les faits au Procureur de la République.

Ce faisant, j’ai respecté l’engagement de l’Union citoyenne vis à vis des Villejuifois - et je dois dire que si un tel engagement n’avait pas été pris, jamais je n’aurais participé à cette alliance qui a tant fait couler d’encre !!

Car j’ai surtout fait ce que me dictait ma conscience et ce à quoi la loi m’oblige. C’est l’article 40 du code de procédure pénale que vous connaissez tous et qui dit que « toute autorité constituée, tout fonctionnaire, a l’obligation de signaler tout délit qui viendrait à sa connaissance dans l’exercice de ses fonctions ».

C’est donc parce que j’ai respecté ces obligations autant légales que morales, que le Maire, conformément à sa lettre de chantage, vous demande ce soir ma destitution.

Et là, je m’adresse à l’ensemble du conseil municipal, majorité et oppositions.

Ce Vendredi soir, en participant au vote par un « pour » ou un « contre » mon maintien comme première adjointe, vous direz à tous les Villejuifois et à toute l’administration de cette ville, pour le passé immédiat et pour l’avenir, si vous choisissez d’imposer le respect de la loi, ou bien si vous choisissez de fermer les yeux et laisser le Maire exercer son chantage.

Il ne vous est pas demandé de voter sur mon action : il y a dans ce conseil une majorité et des oppositions. 


Il ne vous est pas demandé de voter sur la validité de mes soupçons à propos de l’attribution du marché de la Halle des sports : cela ne regarde plus aujourd’hui que la justice.

Il vous est demandé de voter sur les devoirs des élus. La question est aujourd’hui simple : doit-on évincer ou au contraire protéger celui ou celle qui alerte la justice ?

Si vous ne vous opposez pas à ma destitution, s’il est désormais admis que celui ou celle qui parlera sera destitué, alors qui osera demain, parmi les élus ou parmi les agents de notre ville, faire respecter la loi ? Quelle protection pourra-t-elle, pourra-t-il attendre de vous ?

Tel est, mesdames et messieurs les conseillers municipaux, chers collègues, l’enjeu de ce vote décisif.

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