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2 mars 2014
Natalie Gandais

Une politique alimentaire et maraîchère pour Villejuif

A l’occasion du questionnaire du réseau des AMAP (Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne) et de "Terre de Liens" envoyé à tous les candidats, Natalie Gandais précise sa politique alimentaire et agricole.

Pour une agriculture citoyenne, CANDIDAT-E-S ENGAGEZ-VOUS !

Questionnaire du réseau AMAP Ile-de-France et de Terre de Liens, à l’attention des candidat-e-s aux élections municipales. Ce questionnaire peut être trouvé ici, avec un « kit de mobilisation » contenant un argumentaire et un lexique…)

Réponse de Natalie Gandais, candidate à Villejuif (Val de Marne, communauté d’agglomération du Val de Bièvre) :

1. Votre intérêt global pour une démarche territoriale agricole et alimentaire

1.1. Pensez-vous essentielle la préservation des espaces agricoles ?

Oui. Dans une commune périurbaine, en première ceinture de la banlieue d’une mégapole, ou dans le périurbain plus lointain, c’est essentiel. En proche banlieue, comme à Villejuif, il reste si peu de terrain agricole ou vert que les arguments traditionnels en faveur de l’agriculture de proximité (économies de transports et de pollutions, liens directs producteurs-consommateurs) paraissent insuffisants. Mais surgissent alors quantité d’arguments tout aussi importants : maintien d’un lien culturel et pédagogique avec la source alimentaire de la vie humaine, autoproduction pour les plus pauvres ou pour le loisir, espace de détente pour les promeneurs, fonctions systémiques écologiques des espaces verts et en pleine terre (absorption du ruissellement pluvial, filtrage de l’air et de l’eau pluviale, climatisation et lutte contre l’effet de serre local, zones à bruit limité, etc.)

A Villejuif, cela concerne :
-  la sauvegarde du « Terrain des Maraîchers » et des vergers attenants (derniers terrains agricoles de la ville)
-  la sauvegarde des jardins familiaux de l’Épi d’Or
-  la sauvegarde du nord-ouest du parc des Hautes Bruyères
-  la sauvegarde d’un terrain en pleine terre en centre ville, le terrain Mollicone

Les trois premiers terrains sont menacés par la Zac Campus Grand Parc, le dernier par la Zac Louis-Aragon, toutes deux « justifiées » par l’ouverture prévue d’une ligne de métro du Grand Paris.

1.2. Pensez-vous indispensable l’évolution des pratiques agricoles vers la performance écologique et alimentaire ?

Oui, pour :
- retrouver un meilleur équilibre vers les protéines végétales (pour des raisons diététiques et pour des raisons écologiques globales : la planète ne peut nourrir l’humanité que si celle-ci mange moins de viande.)
- l’élimination des intrants composés cancérigènes, reprotoxiques et mutagènes.

1.3. Pensez-vous nécessaire la diversité des productions agricoles alimentaires sur votre région ?

Oui, et c’est affaire de réglage de la Politique Agricole Commune européenne et de soutiens mieux ciblés aux revenus paysans, mais cela exige aussi une politique foncière et une politique structurelle.

Essentiellement : l’Ile de France est devenue mono productrice en grandes cultures de « plantes à sucre » (céréales et betteraves) au détriment des protéagineuses (notamment maraichères) et de l’élevage. Cela implique plus de transports (chassé-croisé des produits finis et intermédiaires : il n’y a plus de laiterie dans la Brie, dont le produit le plus célèbre est un fromage !). Et cette séparation radicale du cycle du carbone (fixé par les plantes à sucre, sources de notre énergie) et du cycle de l’azote (fixée par les protéagineuses, qui produisent les protéines avec lesquelles se construit notre corps) exige la production et le transport d’engrais azotés artificiels, donc gros consommateurs d’énergie ; elle provoque une saturation des sols en azote dans les régions d’élevage, avec toutes les conséquences sur les eaux souterraines et sur l’aval (plus d’eau potable au robinet, ostréiculture et plages polluées).

1.4. Pensez-vous nécessaire la diversification des modes de commercialisation ?

Oui, et il faut un soutien public, même pour le commerce traditionnel (boucheries, poissonneries) qui tend à disparaître de Villejuif. Il existe pour cela des outils à la disposition des municipalités (droit de préemption des baux commerciaux, FISAC Fonds d’intervention pour les commerces).
Mais il faut aussi développer tout ce qui permet de renforcer le lien producteurs-consommateurs, les AMAP bien sûr, mais aussi certains producteurs ou commerçants passionnés qu’on trouve sur les marchés de plein-vent. Enfin, la commande publique (cantines municipales) peut jouer un rôle décisif par ses marchés de fourniture de 4 ans qui permettent à un paysan de « passer en bio ».

1.5. Existe-t-il sur votre territoire des associations ou des citoyens souhaitant travailler au développement de l’agriculture de proximité et biologique ?

Oui. Nous avons une AMAP et deux pétitions pour sauver nos ultimes espaces verts et agricoles.

2. État des lieux agricole de votre commune.

2.1. Y-a-t-il des terres agricoles sur votre commune ?

Oui, le Terrain des Maraichers. Plus environ 150 jardins familiaux.

2.2 Existe-t-il des terrains non utilisés qui pourraient être destinés à des productions agricoles ?

Oui, tous les parcs des cités HLM pourraient accueillir des jardins partagés.

2.3. Pouvez-vous nous indiquer la superficie des terres cultivées ?

Avec les jardins familiaux environs 6 hectares.

2.4. À votre connaissance, la commune est-elle propriétaire de foncier agricole ?

Non. Mais son »bras » foncier, la Sadev, a peut-être commencé à racheter.

2.5. Quels modèles de cultures sont appliqués sur votre commune ?

Le terrain des Maraichers est une exploitation horticole en classique. Certains jardins familiaux s’essaient au bio.

2.6. Quels types de productions ?

Maraîchage, horticulture.

2.7. Existe-il des formes citoyennes de production sur votre commune ?

Environ 150 jardins familiaux. Une association, Jardicité, passe dans les jardins d’agrément non-exploités et y échange des soins horticoles contre des récoltes de fruits.
Il existe un minuscule « jardin partagé », qui en fait n’est guère partagé.

3. État des lieux des circuits d’alimentation de proximité

3.1. Existe-t-il des lieux de vente de proximité ?

Non.

3.1. Les cantines scolaires de votre commune proposent-elles des produits biologiques ?

Non, ou de façon aléatoire et en faible proportion.

3.2. Les cantines scolaires de votre commune proposent-elles des produits locaux ?

Non.

3.3. Existe-t-il une ou des AMAP ?

Une, saturée, et qui s’approvisionne à 50 km.

3.4. Connaissez-vous l’objet et fonctionnement des AMAP ?

Oui. Plusieurs de nos colistiers en sont membres.

Vos engagements pour le mandat

1. Agissez pour le foncier agricole


1.1. Pouvez-vous vous engager à préserver le foncier agricole dans les révisions des documents d’urbanisme ?

Oui, le PLU et les ZAC qui suppriment les dernières terres agricoles et bétonnent le terrain Mollicone et le Nord-Ouest du Parc des Hautes-Bruyères seront immédiatement remis en chantier.

1.2. Pouvez-vous vous engager à geler toute artificialisation ?

Oui. C’est un des points-phares de notre campagne.

1.3. Pouvez-vous vous engager à lancer un diagnostic agricole de votre territoire, notamment pour connaître le potentiel productif des propriétés communales ou participer au suivi du foncier ?

Oui.

1.4. Pourriez-vous engager les démarches de création d’une zaP (zone agricole protégée) ou d’un Paen (Périmètre de protection des espaces agricoles et naturels périurbains) ?

Oui. Ces protections seront inscrites au PLU révisé.

2. 2. Soutenez l’installation de nouveaux paysan-ne-s


2.1. Pourriez-vous engager la commune ou l’EPCI dans l’installation de paysan-ne-s à fin de productions locales diversifiées et de qualité ?

Le pluriel serait exagéré ! Mis à part les jardins familiaux, il reste à Villejuif en tout et pour tout quelques hectares de terrains tenus par un horticulteur. Nous envisageons d’en faire une ferme modèle à but pédagogique et d’insertion, en lien avec Cancer Campus pour des recherches sur la prévention.

2.2. Pourriez-vous proposer une implication de la commune pour de telles installations (financière, mise à disposition de locaux, matériel, etc...) ?

Le Terrain des Maraichers est déjà inclus dans une Zac (nommée Campus Grand Parc) liée à un projet médical ( nommé Cancer campus). Nous ne contestons ni cette Zac ni le projet, mais le plan de la Zac (ou plutôt son report sur le PLU) qui urbanise des espaces verts et agricoles, et l’orientation exclusivement curative de Cancer Campus. Mais c’est dans ces deux cadres que nous comptons agir en tant que municipalité.

2.3. Vous engagez-vous à examiner dans chaque projet d’aménagement et/ou de construction (notamment avec les bailleurs sociaux), la faisabilité de l’introduction de surfaces de production alimentaire ?

Oui. Nous voulons implanter des jardins partagés dans les parcs des grands ensembles (et des écoles où c’est possible), remplacer certains arbres décoratifs par des arbres fruitiers ( nous ne toucherons pas, évidemment, à certains grands arbres des parcs de Villejuif, qui sont magnifiques) et de même certains massifs de fleurs décoratives par des plantes à fruits ou légumes.

3. Soutenez l’alimentation de proximité

3.1. Pour vos cantines scolaires, quels sont vos objectifs de consommation de produits biologiques et locaux (en %) ?

Ayant travaillé comme conseillère politique du groupe EELV de Plaine Centrale et de sa vice-présidente en charge de la restauration scolaire, je sais que ce n’est pas en affichant des chiffres que l’on doit procéder, mais en cherchant des économies pour financer le passage au bio, et en construisant la filière en amont dans l’Ile de France, ou à la rigueur les régions limitrophes.

Nous avons pu dégager des moyens en organisant l’option « végé » pour les 38% d’enfants qui ne mangeaient pas la viande, et par un nouveau système de distribution du pain. Après, trouver des fournisseurs de proximité et bio n’était pas simple et le sera encore moins si de nouveaux élus écologistes entrent en responsabilité (et donc en concurrence !) à l’issue des élections de mars 2014. Nous appliquerons la même politique dans les cantines de Villejuif.

Il va donc falloir, en liaison avec le Groupement de l’Agriculture Biologiqe (mais pas seulement), aider des paysans franciliens à passer au bio, ce qui sera possible en leur proposant des contrats de fourniture de 4 ans couvrant les 3 ans de leur passage au bio.
Ensuite, nous passerons progressivement au bio dans les cantines en commençant par les crèches.

3.2. Envisagez-vous une sensibilisation des enfants via le temps péri-éducatif ?

Oui, et c’est déjà ce que nous faisons directement à travers les cantines de Plaine Centrale, avec une petite brochure périodique destinée aux enfants des cantines et à leurs parents (cf http://gandais.net/spip.php?rubrique9 ). Mais bien entendu on peut faire encore mieux en mobilisant les associations et animateurs/trices du périscolaire : enseigner la cuisine aux garçons et aux filles, etc.

3.3. Vous engagez-vous à faciliter la vente de produits biologiques et de proximité ?

Oui, par le soutien aux commerçants sédentaires et sur les marchés (voir plus haut).

3.4. Soutiendriez-vous la création d’ Amap ?

Oui, Villejuif a besoin d’une seconde Amap.

4. Associez les citoyens et gérez autrement votre territoire


4.1. Attribuerez-vous à un-e élu-e de votre liste une délégation « agriculture et alimentation » ?

Non, l’espace agricole résiduel ne le justifie pas. En revanche le/la maire-adjoint en charge des cantines aura mandat de renégocier les contrats de sous-traitance en cascade pour mettre en œuvre notre politique alimentaire. Le service technique des parcs et jardins étudiera et mettra en œuvre l’implantation des arbres fruitiers, parterres comestibles et jardins partagés.

4.2. Mettrez-vous en place une instance municipale « agriculture et alimentation » ouverte aux citoyen-e-s ?

Oui. Outre les conseils de quartier, notre programme prévoit des conseils de citoyens par thème, et l’agriculture/alimentation en est un.

4.3. Proposerez-vous une formation sur ces sujets à un/des élu-e-s et au personnel municipal ?

Évidemment. On ne peut mettre en œuvre une politique nouvelle sans formation pour tout le personnel municipal concerné (des jardiniers aux cuisiniers et aux nutritionnistes), ce que j’ai promu à Plaine centrale ou quand j’étais maire-adjointe dans une ville moyenne, en charge notamment des espaces verts.

4.4. Mettrez-vous en place de nouvelles pratiques de gestion des espaces verts (éco-pâturage, plantation de haies naturelles, non utilisation de produits phytosanitaires, etc) ?

Oui. Concrètement :
- Il y a évidemment la transformation des techniques phyto-sanitaires avec recul de la chimie (ce qui implique de valoriser d’une certaine façon les herbes folles, en ville et même, avec prudence, au cimetière).
- Nous envisageons de « reverdir » tout notre réseau de sentes, un atout de Villejuif. Malheureusement elles sont actuellement goudronnées, avec une évacuation des pluies mal conçue qui mine les murs adjacents. Nous remplacerons le goudron par un revêtement perméable à la pluie et ménagerons le long. des murs de créneaux de pleine terre pour fleurir tout le long des sentes.
- La longue « coulée verte » le long de l’Autoroute du sud, à l’ouest de la ville, du sud des jardins de l’Epi d’Or au nord du parc des Hautes bruyères, en passant par le Terrain des Maraîchers, sera presque intégralement respectée (à l’exception de la future station « IGR » du métro Grand Paris, dont nous exigerons qu’elle empiète aussi peu que possible sur la surface du parc des Hautes Bruyères). La prolongation du couloir de biodiversité sera étudiée avec soin, au nord (en passant par les parcs et jardins existants) et au sud (en négociant les délaissés communs avec L’Haÿ les Roses).

4.5. Proposerez-vous l’utilisation de parcelles à fin de production alimentaire, sur des propriétés communales, dans des opérations d’aménagement ou de construction (jardins familiaux, jardins partagés, espaces verts, plantations de végétaux communaux comestibles, etc)  ?

Oui, voir plus haut.

5. Communes urbaines, communes rurales : et si vous vous rencontriez ?!

5.1 Pourriez-vous être intéressé-e par un jumelage avec une commune ou un EPCI (établissement public de coopération intercommunale) d’Île-de-France afin de :
- participer à la mise en œuvre de projets agricoles alimentaires, dans une perspective de partage de la commercialisation des productions,
- mettre en place des échanges ville/campagne afin de sensibiliser vos habitants aux questions agricoles et alimentaires, de recréer des liens entre consommateurs et producteurs,
etc...

Oui, très volontiers, et nous comptons sur vous. Surtout, nous aurons besoin de collaborations pour développer l’amont de la filière bio.

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