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7 juin 2015
Alain Lipietz

Conseil municipal du 22 mai : budget, urbanisme, écoles et colonies

Ce conseil n’avait pas grand-chose à voter. Il fut très long pourtant, les multiples sous-courants de l’opposition tenant tous à s’exprimer (ce qui est naturel mais longuet) pour, souvent, se rallier à un vote unanime.

Moment d’émotion pour commencer : Aurélie Châtelain, qui par sa mort bloqua un projet terroriste contre 2 églises de Villejuif, est faite citoyenne d’honneur de la ville.

Mme Ouchard présente les résultat de la consultation des conseils d’école sur les nouvelles activités pédagogiques : refus très large (sauf 4 écoles) de tous les schémas d’horaires proposés. Donc il n’y en aura pas cette année.
M. Girard, PS, et donc partisan de ces NAP (nous aussi) fustige les « oppositions corporatistes » qui ont fait barrage. Fadma Ouchard avait pourtant beaucoup travaillé avec les représentants de la communauté éducative, mais les « représentants » n’ont pas été suivis par leur base… Fadma ne se décourage pas et poursuit la même méthode pour la rédaction du Projet pédagogique territorial. En attendant, le budget prévu pour les NAP servira à améliorer les Activités de Loisirs, notamment pendant la pose méridienne.

La « décision modificative » (DM)

On se souvient que nous étions très mécontents du projet de budget proposé par l’adjoint aux finances, Philippe Vidal (autant de sa méthode de préparation que du résultat). Nous avions annoncé que nous ne pouvions pas voter un tel budget, demandant 50 000 euros de plus, pour la vie associative, la démocratie participative et les fêtes, plus 40000 pour la culture. Franck le Bohellec avait accédé à nos demandes, mas il était trop tard pour modifier le budget. Nous avions donc accepté de voter le budget primitif le 27 mars, sur la promesse d’une « décision modificative » dès le 22 mai. C’est chose faite !

Pour Mme da Silva (PCF), cette « DM » est une « concession pour plaire à la composante la moins à droite de la majorité ». Nous sommes flatté-e-s.
À l’inverse, son camarade de parti Franck Périllat, qui a raté la réunion de commission où le projet de délib’ avait été analysé et expliqué par les services, se plaint qu’il ne comprend rien à la partie « investissements ». C’est en effet assez technique : en fait , pour l’essentiel, il s’agit de recettes et de dépenses budgétées pour 2014 qui n’ont pas eu lieu, et sont reportées par blocs sur 2015. M. Périllat tempête, bloque le débat, le maire se résout a suspendre la séance en attendant qu’il se calme.

Pour M. Girard (PS), « Le compte n’y est toujours pas : les budgets restent tous en baisse. » Évidemment, gros malin ! Ne sait-il pas que « son » gouvernement a décidé d’étrangler toutes le municipalités pour les obliger à augmenter les impôts à sa place ? M. Girard ne présente aucune excuse pour la politique de Manuel Valls (il y en aurait, pourtant, forcément), ne suggère pas d’augmenter les impôts, ni d’augmenter la dette, ni de diminuer le budget Tranquillité publique, ni les subvenions aux associations sportives (qui sont maintenues en l’état). Alors ?

Le PCF ne présente pas non plus ses excuses aux Villejuifois, lui dont les spéculations sur les emprunts toxiques tournent à la catastrophe. Le seul coût de l’emprunt suisse de Mme Cordillot a été connu fin janvier : +700 000 euros à payer en Aout !

Autre gros lièvre : les ZAC « clôturées » à la fin du mandat Cordillot ne sont toujours pas payées par la Sadev. Il y a contestation : elle nous doit 2 ou 3 millions.

J’interviens au nom du groupe pour saluer cette décision modificative qui justifie notre vote du budget primitif (le 27 mars). Je signale au passage que les taux d’intérêt sont historiquement bas et que c’est le moment d’emprunter en prévision des prochaines années.

Urbanisme : Unanimités fragiles

On passe ensuite à une série de décisions sur l’urbanisme, longuement critiquées par l’opposition… qui finit par les voter.

Un gymnase sera construit à l’angle Karl-Marx-Youri-Gagarine, payé par les logements construits au dessus. Il y a enquête publique : donnez votre avis !.

L’immeuble prévu entre l’avenue de Paris et la rue JJ Rousseau (nettement plus haute et en zone pavillonnaire, la dénivelée est de plusieurs étages : cet immeuble sera « grand » côté avenue de Paris et « petit » coté JJ Roussseau) contribuera au financement des écoles. Cet immeuble a fait l’objet d’une étroite concertation avec les voisins, côté JJ Rousseau, pour qu’il ne dénature pas la zone pavillonnaire. Etc.

A cette occasion la 3e adjointe au commerce, Cécile Deboille (UDI) critique vertement un tract PCF qui nous accuse de « livrer la ville aux promoteurs ». « Bien sûr, répond-elle : quand on construit des logements , y compris des HLM, cela passe par un promoteur. Mais nous leur imposons des règles d’architecture et d’urbanisme, sous le contrôle de la population, et nous le faisons contribuer aux équipements collectifs. »

Cette remarque, frappée au coin du bon sens, semble ranimer la mauvaise humeur de l’opposition « de gauche ». Ainsi, deux immeubles nouveaux construits Avenue de la République, à un jet de pierre de l’école Jean-Vilar, auraient dû néanmoins envoyer leurs enfants à la maternelle K. Marx ou à Lamartine, à un quart d’heure de marche, selon l’actuel découpage. Un vote les autorise à s’inscrire à l’école voisine. Eh ben non ! Vous allez diminuer la mixité sociale dans ces écoles lointaines !, s’indigne Mme Taillé-Polian (PS). Et la « gauche » de s’abstenir.

Il y a un vrai problème de mixité sociale à Villejuif, nous l’avons toujours dit. La composition des écoles reflète celle de leur quartier, et Karl-Marx comme Lamartine sont entourées de HLM. Mais faut-il pour lutter contre cela obliger les petits enfants à marcher une demi-heure par jour pour aller « compenser » ? Notre démarche est bien différente : encourager les jeunes adultes qui réussisse leurs études à rester dans leur quartier en y construisant des logements « intermédiaires ».

Écoles, colonies

L’ordre du jour avait gardé pour la fin une longue série de « question orales » et de vœux. Deux d’entre eux pouvaient faire l’unanimité.

Le premier, adressé au gouvernement, portait sur la réforme du Réseau d’Éducation Prioritaire (qui diminue la « couverture » de Villejuif et supprime des classes en quartiers prioritaires de la politique de la Ville). L’opposition avait présenté deux fois ce vœu, rédigé en termes peu amènes. Nous avions demandé par deux fois de le reporter, car nous étions en négociation avec l’Éducation Nationale. Blocage, et même refus de nous répondre, malgré 5 lettres à la ministre. Nous proposons, de guerre lasse, une variante du vœu de l’opposition, faisant le bilan des occasions manquées et demandant qu’on prenne enfin en compte le caractère prioritaire des quartiers concernés (visiblement l’ÉN ne se coordonne pas avec la Politique de la Ville).

Mme Cordillot (PCF) critique des points de détails et annonce qu’elle est prête à voter le vœu. Je propos un amendement prenant en compte sa critique.

Là dessus le PS intervient et annonce qu’il ne peut voter ce vœu à cause des critiques adressées au gouvernement (en termes certes à deux doigts de s’agacer, mais courtois). On passe au vote. Non seulement le PS, mais aussi le PCF ne votent pas le vœu, mais encore Mme Leydier, élue Parti de Gauche (parti qui ne rate aucune occasion de taper sur le gouvernement socialiste) ne le vote pas non plus ! Puissance du veto socialiste sur la « gauche » villejuifoise…

Madame Leydier a déposé un vœu reprenant le vœu parisien sur la commémoration des massacres du 8 mai 1945, commis par l’armée française en Algérie, au moment même où la France célébrait la fin de la guerre contre les nazis. En bureau municipal, ce vœu a été bien accueilli, mais, comme il n’a échappé à personne, notre exécutif est riche en descendants « post-coloniaux », pas seulement algériens : du Maroc, de la Cote d’Ivoire, de l’Indochine… Toutes et tous portent la mémoire de leurs parents et grands parents sur cette triste époque. En Indochine, le 8 mai 1945, la guerre continue contre les Japonais, et l’arrogance française fit qu’elle sera suivie par les longues guerres pour l’indépendance. D’où protestations : il n’y a pas que l’Algérie !

Natalie Gandais a préparé une intervention sur le cas de l’Indochine avec d’autres villejuifois de famille viet-namienne, qu’elle lit avec émotion. Elie Yebouet évoque son grand-père ivoirien, envoyé au bagne pour payer ses impôts au retour de son combat dans l’armée française, Fadma Ouchard évoque la répression des émeutes indépendantiste au Maroc dès 1944 et la déposition de Mohamed V

On conclut qu’il va falloir réfléchir ensemble à une commémoration plus large…

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Commentaires

1 Message

  • Alain Lipietz 19 juin 2015
    10:20

    Message de la Dasen (directrice éducation nationale 94) ce matin : annulation des fermetures des maternelles sur Joliot Curie, J Vilar et K Marx + ouverture sur M Cachin, conformément à notre voeu. Rappelons que le PS, suivi par et le PdG Villejuifois, avaient refusé de le voter parce que trop critique envers le gouvernement ! Félicitation à Fadma Ouchard (notre maire-adjointe aux écoles) pour sa fermeté alliée à son sens de la diplomatie.

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