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29 avril 2016
Natalie Gandais

Les artistes indésirables à Villejuif

A propos de la fin du Chêne

Nous sommes désolés de la situation des artistes du Chêne, décrite dans l’article du Parisien du 27 avril. Il y avait pourtant des solutions !

J’ai signé leur pétition et je vous invite à faire de même. Vous pouvez aussi mettre un mot sur leur page facebook.

Les Tailleurs d’envie occupent à titre précaire le grand hangar situé 131 avenue de Paris. C’est une réserve foncière, propriété du SAF, qu’ils ont baptisée Le Chêne. Ils ont ces dernières années gagné beaucoup d’importance dans l’animation culturelle de la ville (et pas seulement), mais ils savaient qu’ils devraient déménager quand cette réserve foncière serait mobilisée.

Quand - au tout début du mandat - nous avons pris la décision d’attribuer le 131 avenue de Paris pour la reconstitution du foyer Adoma, qui est dans un piteux état rue Alexandre Dumas, j’ai immédiatement commencé à chercher des sites de remplacement pour que les artistes puissent rester à Villejuif. Dans un premier temps, le maire et l’adjoint à la culture ont semblé partager cette perspective.

J’ai assez tôt évalué qu’il ne serait pas possible de leur trouver à Villejuif un site équivalent aux 3000 m2 qu’ils occupent. Et puis, ils n’avaient pas forcément envie de partir tous ensemble vers un même site. Alors j’ai demandé aux diverses associations qui résident au Chêne (la Ressourcerie du spectacle, les Clés du feu, l’Horizon) de faire l’effort de préciser leurs activités et leurs besoins, en m2.

Une première idée a émergé : dans l’hypothèse de la prochaine fermeture de la maternelle Karl Marx (une école très appréciée, mais « orpheline » et coûteuse à entretenir), on pourrait ré-occuper le site avec des ateliers d’artistes. Le bâtiment, classé monument historique, avec ses très hauts plafonds, s’y prêterait remarquablement. Et pour fournir un revenu complémentaire aux artistes, il était question de proposer des ateliers pédagogiques aux enfants et adolescents du quartier. Le projet devait se structurer avec l’appui et l’expérience de Môm’artre, une association qui a déjà créé une dizaine de lieux d’accueil périscolaire à vocation artistique et sociale. L’ensemble offrait une perspective nouvelle, vivante, pour les quartiers sud. Le maire a fait mine d’y adhérer pendant quelque temps.

Pour les autres associations, j’avais pensé à deux locaux assez spacieux. L’un, un véritable atelier, très haut de plafond - datant de l’époque où les HLM se préoccupaient de loger les artistes… - appartenant à l’OPH, situé sentier Benoit Malon, envahi aujourd’hui par un bric à brac de vieux décors de théâtre. L’autre, c’est le 1er étage de la mairie annexe des Petits Ormes, située au niveau du parking de Carrefour. Nous avons découvert que ce local (dépendant prétendument de l’école des Beaux-arts) était occupée depuis semble-t-il longtemps, sans aucune convention, par une entreprise fabriquant des vitraux. Là aussi, le maire disait être d’accord pour qu’on fasse débarrasser les lieux afin d’y installer des associations d’artistes.

Je n’avais donc pas trouvé un site unique, mais trois sites plus petits qui permettraient de maintenir une partie importante des activités des associations d’artistes logées au Chêne.

En complément (étant alors en charge de l’habitat et à ce titre préoccupée de la tranquillité résidentielle) j’avais le projet de d’organiser un forum de rencontre entre les associations - notamment artistiques - et les bailleurs de Villejuif, pour mettre en place une série d’actions de prévention en direction des adolescents, au moyen d’ateliers divers, comme ça se fait dans un certain nombre de villes avec la participation des bailleurs qui prêtent des locaux.

Enfin, à plus long terme, l’idée majeure, présentée lors des débats sur le PLU à la satisfaction générale, était de créer une Maison des Arts sur la pointe Gorki, et, en s’appuyant sur les conservatoires, de dédier à l’activité artistique le morceau de l’avenue de Paris qui entre vers le centre-ville. En demandant aux promoteurs des futurs programmes immobiliers de rétrocéder des locaux en rez-de-chaussée.

Hélas… dans les dernières semaines de l’Union citoyenne, il est devenu de moins en moins possible d’évoquer ces sujets avec le maire, qui avait manifestement décidé avec ses adjoints de droite que les artistes seraient indésirables à Villejuif. Ce qui est contradictoire avec les ambitions initiales de l’Union citoyenne : offrir aux classes moyennes qui refluent de Paris vers Villejuif un environnement culturel de qualité, répondre à l’abandon de la jeunesse des quartiers par un développement de son activité créatrice.

Et il est devenu de plus en plus clair que la création d’une police municipale serait leur seule et unique politique en matière de tranquillité publique.

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Commentaires

1 Message

  • Sylvie 3 mai 2016
    08:31

    Les artistes partiront ailleurs, peut-être à Vitry, ville qui leur est bien plus accueillante -ou plus loin : l’un d’eux s’apprête à transporter en Bourgogne ses sculptures géantes (dont l’une avait été exposée par nos soins à la Nuit blanche dans le centre). Une ville qui n’est pas capable de conserver ses talents et de montrer leurs œuvres est une ville qui meurt et comme l’a écrit Alain, la police municipale n’aura bientôt plus rien à défendre ! L’exécutif aurait pu partager les locaux monopolisés depuis des décennies, à l’annexe de la MDA (véritable petit paradis soviétique) et effectivement, à Benoît Malon, et aux Petites Ormes ce sont les habitants d’Eluard qui auraient été contents d’avoir des artistes et ateliers dans ce quartier où il n’y a rien et pour lequel la seule chose que le maire a trouvé à faire, c’est de supprimer la fête... Pendant ce temps, les jeunes compagnies théâtrales cherchent toujours quelques mètres carrés pour stocker leurs décors. Mais bon, l’adjoint aux finances ne pensant qu’à "valoriser" les locaux (non, dans son vocabulaire ça ne signifie pas mettre en valeur, mais faire de l’argent avec !), quand tout sera vendu, le problème sera définitivement résolu.

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