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Conseil municipal du 23 octobre 2017 (1)

Imprimez !
25 octobre 2017
Alain Lipietz

Villejuif appelle à la libération de Salah Hamouri. Ecole et Wifi.

Doux comme un mouton, le maire laisse enfin un conseil municipal débattre normalement de l’école, du wifi... Les oppositions sont majoritaires dans un vœu en faveur de Salah Hamouri.

Ce conseil municipal reprend celui interrompu par le maire et la CGT le 13 octobre. Le maire semble avoir reçu des remontrances (de ses propres partisans ? du préfet ?), ou alors il a fait ses comptes. Sa majorité ne tient qu’à un fil et il suffit que les oppositions se lèvent pour interrompre le conseil, faute de quorum. Les oppositions comptent 21 membres « sûrs », contre 21 membres « sûrs » pour le maire - car M. Monin, qui a démissionné de son poste d’adjoint et est toujours absent, a confié son mandat à un membre de sa majorité. L’ex-FN et deux maires-adjoints A. Caporusso et L. Loudière sont considérés comme « possibles surprises ». Enfin, un incident initial va achever de calmer ses ardeurs autoritaires.

Pas de « grande décision » au cours de ce conseil, mais d’intéressants débats sur l’école, sur la violence dans la jeunesse, sur l’urbanisme, et à la fin le vote de ce vœu contre l’avis du maire.

Questions scolaires

Le conseil commence par un bilan de la rentrée scolaire présenté par la maire-adjointe F. Ouchard, relativement satisfaisante, avec en particulier l’inauguration du groupe scolaire Jean Vilar agrandi et rénové. Il s’agit d’un projet de l’ancienne municipalité, lancé dans des conditions que dès le second jour de son mandat Natalie Gandais avait remises d’équerre mais dont les travaux avaient été ralentis par les malfaçons.

Très légitimement, Mme Cordillot proteste :

-  Cet achèvement d’un projet auquel deux majorités successives ont participé aurait mérité une fête d’inauguration commune…

-  - Mais nous étions assez d’élus de la majorité pour l’inauguration, sans avoir besoin d’inviter des élus de l’opposition ! répond Mme Ouchard. [Éclat de rire général des élus d’opposition et du public]. Pourquoi vous riez ?
- 
Mme Ouchard précise également que seuls des élus de la majorité seront associés à la réflexion sur la carte scolaire… Pour les rythmes scolaires, elle renvoie la décision à un vote par conseils d’école, dont les représentants des oppositions sont aussi exclus. Ambiance.

Le débat se poursuit - mais nous y reviendrons dans une autre chapitre - sur l’éducation à la non-violence. De même, on s’interroge sur la stagnation des effectifs scolaires alors que la population augmente. Évitement scolaire ? En particulier par les filles « embêtées par des garçons » ? On manque de données. Sophie Taillé-Polian (PS) interroge, pour mettre P. Vidal (En Marche) dans l’embarras, sur le dédoublement des classes de CP, avant qu’on ne lui rappelle que ça ne concerne que les zones « REP + »… et il n’y en a pas à Villejuif.

Plusieurs intervenants (dont nous) relaient la protestation des riverains de l’école des Réservoirs contre la destruction du petit bois qui dominait les réservoirs de la Ville de Paris. Il ne s’agit pas d’arbres sur le terrain de l’école, mais d’arbres rasés pour faciliter la manœuvre des camions du chantier. Le même procédé choquant a déjà mobilisé des Villejuifois, dont François Rotsztein, directeur du conservatoire de musique, à propos de la destruction du bosquet voisin de lycée Darius Milhaud, qui avaient également demandé notre soutien. Mais qu’y faire si le maitre d’ouvrage (le maire, le conseil régional ) ne s’y opposent pas ?

Le maire me répond, méprisant, que faute de couper ces arbres on devrait construire l’école « dans une accrobranche ». Ça ne passe pas auprès de sa maire-adjointe à l’environnement C. Casel, qui le corrige : elle certifie que « évidemment, les arbres seront replantés » On verra…

Le maire remis au pas. Pas le Wifi…

À la fin de ce débat, avant d’aborder les délibérations à l’ordre du jour, Paulo Nunes, président du groupe En Marche, demande la parole. Le maire la lui refuse et repasse la parole à Mme Ouchard pour le premier rapport : le Plan numérique pour les écoles.

Et ça recommence. Cette nouvelle faute du maire fait dérailler l’organisation du débat. Car évidemment Paulo Nunes, dès qu’il se voit accorder la parole, replace l’intervention qu’il aurait dû faire précédemment. Pendant un quart d’heure, nous sommes condamnés à mener deux débats en même temps : sur la demande de P. Nunes et sur les risques du Wifi dans les écoles.

P. Nunes avertit que nous, les oppositions, ne supporterons plus la manière dont le maire utilise le vote électronique, et s’il continue, nous demanderons systématiquement un vote secret , ce qui est de droit (article 31 du Règlement intérieur),mais ralentirait considérablement les débats, car ça consiste à voter à l’appel, un par un, puis il faut dépouiller !

Cette « menace nucléaire », dont Paulo Nunes a eu l’idée, a été approuvée par une réunion des 21 opposants. On se souvient en particulier comment l’avant-projet de rénovation urbaine du quartier Lamartine a pu être « adopté » par 20 voix (sur 43 présents), tous les autre élus étant sortis en suspension de séance pour écouter les habitants. Et cet avant projet (« à 200 millions, pas 200 euros comme la subvention à un club de boule » rappelle F. Périllat), manifestement minoritaire au sein du conseil, donc, a pourtant été validé par le conseil territorial du Grand Orly Seine Bièvre…

Malheureusement, Paulo Nunes, mandaté par les 21 pour avancer cette menace, en profite pour rajouter une demande de son groupe de deux personnes (avec P. Vidal) : convoquer un conseil municipal extraordinaire pour décharger le maire de ses délégations.

Or tous les autres groupes sont contre. Sur le fond, ce serait absurde : ces « décisions du maire prises par délégation » lui permettent de signer un tas de décisions qui ne méritent pas un débat en conseil municipal, et inversement – c’est surtout ça le problème ! - le maire ne se gène pas pour prendre en douce des décisions qui ne lui ont jamais été déléguées, comme celle d’expulser la Bourse du travail sous prétexte de vendre la bâtiment. Et tactiquement : s’il y a une majorité pour retirer au maire ses délégations, c’est qu’il y a une majorité au conseil pour qu’il ne soit plus maire, ce qui n’est pas le cas… à une ou deux voix près.

Donc, le débat déjà compliqué se complique encore : un par un les autres groupes d’opposition confirment qu’ils sont d’accord avec Paulo Nunes sur l’histoire du vote électronique, mais pas pour un conseil extraordinaire.

Le maire comprend la menace. Il affirme que désormais il demandera l’accord du conseil pour lancer le vote électronique, et laissera du temps pour lire les résultats, qu’il affichera par groupe afin de faciliter la lecture du tableau d’affichage.

De fait, les débats se dérouleront jusqu’à la fin, pacifiquement, présidé par un maire doux comme un agent de la circulation débonnaire, qui semble enfin avoir compris ce que veut dire « assurer la police des débats ».

Mais revenons au numérique dans les écoles. Nous sommes évidemment pour : c’est un outil intéressant pour les professeur-e-s des écoles, et il faut apprendre aux enfants l’informatique, l’usage intelligent d’internet, y compris à se méfier des prédateurs, des messages choquants, des bobards, et c’est le rôle des l’école. Le problème, c’est que le Plan villejuifois est fondé sur le déploiement d’un réseau par ondes radios (le Wifi) et non par câble. Or ces ondes sont dangereuses pour le cerveau des jeunes enfants (voire des adultes). La député verte valdemarnaise Laurence Abeille est parvenue à arracher cette année une loi qui limite (trop peu) les risques.

Manifestement le Plan numérique de Mme Ouchard s’assoit sur la loi Abeille. Je demande qu’au moins les écoles maternelles soient protégées. Mme Ouchard répond qu’elle a cherché dans tout internet et que les textes n’interdisent le Wifi que dans les crèches. En fait, la loi c’est : « enfants de moins de 3ans ». Mme Ouchard veut-elle dire que le wifi interdira les maternelles aux enfants de moins de 3 ans ? On est loin, en tout cas, du « référentiel de recommandations », prudent (mais peut-être encore pas assez prudent), publié par le ministère de l’Éducation nationale. Quatre personnes de notre groupe s’abstiennent donc sur le rapport.

Salah Hamouri

Dans les prochains chapitres de ce compte-rendu : La prévention de la violence. Les questions d’urbanisme.

Mais je saute tout de suite à la conclusion de ce conseil : la présentation du vœu pour la libération de Salah Hamouri, avocat franco-palestinien emprisonné fin-août sans raison ni jugement en Israël, pour la seconde fois. Ce vœu, proposé par le groupe Front de Gauche, est présenté en séance par Mme Leydier (divers gauche). Le voici :

Pourquoi s’intéresser à ce cas individuel, dans l’enfer du monde contemporain ? J’interviens au nom de notre groupe pour rappeler la proximité de Salah Hamouri : il est Ivryien, et déjà l’Hôtel de Ville de nos voisins s’orne de son portrait…

Pas d’autre intervention, sauf JF. Harel qui suggère ironiquement de rebaptiser notre ville Villepalestine…

On vote : 22 voix Pour , 20 contre (toute la droite), 2 abstentions… Le vœu est adopté, le maire est donc chargé de le transmettre au Président de la République.

***

Le compte-rendu de ce conseil municipal est en trois parties :

1. Villejuif appelle à la libération de Salah Hamouri. Ecole et Wifi.

2. Violences ou "apaisement" ?

3. La Sadev contre les malades

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Commentaires

2 Messages

  • kartoum94 28 octobre 2017
    12:20

    Enfin un conseil municipal normal. On doit s’incliner devant la CGT pour les remercier ?

    Bref, concernant le wifi, il va de soi qu’un jour ou l’autre, on se rendra compte que cela a des effets plus ou moins néfastes sur l’humain quelque soit son age, et que dans une école, le principe de précaution s’impose. Développer l’internet par wi fi est une hérésie. D’autant plus que le débit sera nettement moins bon que par câble d’une part, et que toutes les classes n’auront pas un débit équivalent suivant leur position dans l’établissement.

    Concernant le vœu, je ne pense pas que le rôle d’une commune est de se mêler d’un destin particulier. N’avons nous pas assez de choses à régler à Villejuif pour aller se mêler de ce qui se passe ailleurs ?

    A celles et ceux qui souhaiteraient destituer le maire de son mandat, je leur rappelle qu’il a été élu par le peuple, d’une manière certes originale ( alliance multi parti-courants ) et que dans un but évident de stabilité, il vaudrait mieux qu’il en reste ainsi jusqu’à la fin de son mandat. Clairement, certains veulent rejouer l’élection ou anticiper la prochaine, mais je ne suis pas persuadé que cela leur profite vraiment de mettre le bazar dans notre ville, qui n’en a pas besoin.

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    • Alain Lipietz 30 octobre 2017
      23:33

      Bonjour M. Kartoum94.
      - Sur les voeux : je pense que la loi ne les aurait pas créés si les conseils municipaux n’avaient pas à se prononcer (de manière non décisionnelle) sur autre chose que leur commune.
      - Sur le maire : rappelons qu’il est n’est pas élu par les citoyens , mais par le conseil municipal du 5 avril 2016, avec pour liste d’adjoints la " liste de Mme Gandais", première adjointe (http://www.laveniravillejuif.fr/spip.php?article282).
      Ces deux votes résultent de la victoire de la liste Union citoyenne la semaine précédente, elle même issue de la fusion de 4 listes du premier tour. Les citoyens qui ont voté pour l’Union citoyenne ont voté pour cette liste, quel que fut leur choix du premier tour. M. le Bohellec est parvenu à faire passer dans l’opposition toutes les autres têtes de liste, en commençant par la première adjointe, "coupable" d’avoir dénoncé à la Procureure de la République les faits délictueux dont elle avait eu connaissance. Il ne représente plus que les 17,5 % de sa liste de 1er tour, et encore. Plusieurs enquêtes sont en cours, le concernant, suite à plusieurs plaintes et autres signalements à la Procureure. Cette situation totalement atypique, paralyse la vie de la commune.

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