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16 septembre 2016
Alain Lipietz

Nouvelle crise dans la majorité : le faux départ de l’adjointe RH

Le 12 septembre, la maire adjointe chargée des ressources humaines, Laurence Loudière, a failli démissionner du conseil municipal. Occasion d’un débat instructif sur la possibilité d’une majorité alternative.

Origines de la crise

Mme Loudière, une personne agréable, était au premier tour sur la liste VNV de Ph. Vidal, lequel dès les toutes premières négociations pour la composition de l’exécutif, avait tenté d’éliminer sa deuxième de liste, Catherine Casel, pour imposer Laurence Loudière comme maire adjointe aux resssources humaines. Natalie Gandais avait obtenu que C. Casel soit aussi adjointe, mais très vite C. Casel a quitté le groupe de VNV, ainsi que Anne-Lise Boyer, qui nous a rejoints.

La crise avec L. Loudière a été rendue publique lors de la réunion du Comité Technique de rentrée (le CT), le 5 septembre. Il s’agit de l’organe paritaire de dialogue social. Immédiatement, Ph. Vidal a bloqué la réunion en protestant du fait que la présidente (Mme Loudière, donc) était assistée de trop nombreuses personnes : le Directeur Général des Services dont le maire a déjà annoncé le licenciement imminent, une directrice générale adjointe, sa stagiaire…

Ça faisait en effet beaucoup. Du temps de M. Cosnier (je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans…), j’étais déjà délégué au CT : il était présidé par le maire adjoint aux ressources humaines, Gilles Saint-Gal, assisté du seul DGS, M. Goncalvez.

Mais bon, les circonstances présentes expliquaient cet afflux autour de la présidente. Ph. Vidal attaqua pourtant violement Mme Loudière, puis le DGS et sa DGA, puis les syndicats pour ne pas avoir protesté… L. Loudière, excédée, décida une suspension de séance.

Je compris tout de suite que Ph. Vidal allait bloquer tout le CT, sans savoir exactement contre qui il en avait. Ma présence n’étant pas indispensable (puisque notre élue en titre, Monique Lambert Dauvergne était là) je pris congé de L. Loudière, lui confiant que je m’attendais à une réunion impossible. Elle, navrée, me confia que pour elle non plus ce n’était plus possible. Les syndicalises, sortis en griller une en attendant, me livrèrent leur diagnostic avec philosophie : la nouvelle crise de Ph. Vidal, c’était contre elle. Et de fait, Ph. Vidal parvint à transformer ce CT en cauchemar : commencé à 9h 30 il n’était pas fini à 18 heures…

Tout le monde s’attendait donc au départ de Mme Loudière. Le 12 septembre dans la nuit Ph. Vidal, sur son Facebook, annonça « une » démission et que de ce fait sa majorité municipale (qu’il forme avec les groupes le Bohellec, Obadia et C. Casel) n’avait plus la majorité, car un vert remplacerait Laurence Loudière. Le lendemain il se confirma que c’était bien L. Loudière qui partait, en démissionnant du conseil municipal. Ainsi, serait partie la dernière femme du groupe de Ph. Vidal.

Petit cours d’instruction civique

Le lendemain matin, notre première réaction est de penser que, conformément à la loi de parité, une femme partante était remplacée par une femme, sinon ce serait trop facile de faire partir les femmes après l’élection (ce qui venait justement de se passer dans le groupe Vidal). Certes, le premier non élu dans la liste de l’Union citoyenne était bien notre ami Simon Bachelier, mais il nous semblait normal que Laurence Loudière soit remplacée par la première femme non-élue : Christel Esclangon, issue de la liste de premier tour de NDPV.

Eh ben non. C’est ce qui se passe dans les organisations qui militent pour la parité hommes-femmes depuis 30 ans, comme EELV, mais pas dans la loi française. Les services de la Ville, contactés, nous ont obligeamment informés des règles : cliquez ici

Par la même occasion nous apprenions que Mme Loudière envoyait illico sa lettre de démission au maire, en recommandé. Or (second point à connaître !) dès que la démission arrive chez le maire, le « suivant de liste » (donc l’ami Simon) devient automatiquement conseiller municipal sauf s’il démissionne explicitement. Comme il a déménagé, il faut se dépêcher de le prévenir.

Nous pouvons donc annoncer ces évènements et répondre sur notre site à la question que tout le monde nous pose (y compris la presse) sur les réseaux sociaux : la majorité municipale est-elle renversée ?

Toutefois, au sein de notre groupe qui revendique de faire de la politique autrement, des voix s’élèvent : même pour faire basculer la majorité, ferions-nous siéger au conseil une personne qui n’habite plus Villejuif ?

Et de toutes façons, le lendemain les services nous informent que… Laurence Loudière n’a finalement pas envoyé sa lettre. Parallèlement nous apprenons que Simon, comme tout bon citoyen lorsqu’il déménage, s’est inscrit sur les listes électorales de son nouveau domicile : il serait dans le même temps déclaré conseiller municipal puis non-éligible dans notre commune. Du coup nous retirons notre article du site.

Bref, tempête dans un verre d’eau vidalien.

N’empêche : le débat a eu lieu sur les conséquences politiques qu’auraient eu la démission d’un conseiller de la majorité. Il vaut la peine d’y revenir.

Conséquences pour la majorité le Bohellec-Obadia-Vidal-Casel

Dans le cas du remplacement de Laurence Loudière par Simon Bachelier, notre groupe aurait compté 8 élus.

Tandis que nouvelle majorité du conseil municipal compterait : 12 NDPV (groupe le Bohellec, rejoint par Mayse Dumont –Monnet qui a quitté le groupe Obadia ), 6 pour le groupe Obadia, 4 VNV (Vidal), 1 indépendante (Casel) , soit 23 élu-e-s sur 45 : une demi-voix de majorité.

C’est peu, mais ça suffit en général car :

  • C. Casel et M. Dumont sont membres de l’exécutif (même si elles n’en pensent pas moins)
  • Mais surtout, il n’y a pas de majorité alternative dans ce conseil municipal ! La majorité le Bohellec-Vidal-Obadia-Casel est tellement mince qu’elle se retrouve parfois mise en minorité. Mais il n’est pas possible de construire une nouvelle majorité pour gouverner, par exemple autour de notre groupe, pour une raison non pas arithmétique mais politique : l’ancienne équipe Cordillot n’a toujours pas analysé les raisons de sa défaite, de son rejet par les Villejuifois en 2014.

Supposons qu’une majorité se forme incluant les groupes PCF et PS. Quelle serait la politique défendue par ces partis ? Qu’en est-il de leurs positions, aujourd’hui, par rapport à toutes les critiques qui leur ont été faites en 2014 ?

Sur la sécurité : seraient –ils pour le maintien ou non de la police municipale, que l’on commence à voir discuter avec la population, juchée sur ses VTT ?

Sur la densification : Rehausserait-ils encore de dix mètres la hauteur des constructions, comme dans le PLU Cordillot de 2013 ? Urbaniserait-ils ou respecteraient-ils les espaces verts que le PLU-Gandais a pu sauver du Terrain des Maraichers et le terrain Rameau ?

Sur la transparence dans les marchés publics : Remettrait-ils enfin en cause l’attribution de la Halle des Sports à DB et Tougeron ? Ou au contraire, comme le suggérait bizarrement le PCF, voudraient-ils restituer au cabinet Tougeron, l’architecte pressenti par Mme Cordillot et favori de M. le Bohellec, les 3 millions que la mise en concurrence, imposée par la loi et par Natalie Gandais, a fait gagner aux Villejuifois ?

Etc, etc. Des questions très pratiques, que nos collègues dans l’opposition devront bien finir par trancher un jour.

La crise va continuer de s’approfondir. Prochaine étape : la tentative de licenciement du DGS.

L’Avenir à Villejuif est prêt à assumer ses responsabilités, et à travailler avec toutes les personnes de bonne volonté. Mais seulement sur la base des valeurs que nous avons toujours défendues : probité, solidarité, écologie, démocratie.

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Commentaires

3 Messages

  • Votre nom 17 septembre 2016
    07:39

    Bon la ç’a commence à bien faire, nous sommes la risée des communes avoisinantes et au-delà !
    c’est quoi ce cirque ?
    Avec tous les problèmes qu’il y a à traiter sur une commune il n’y a pas de place pour ces feuilletons à rallonges et déstabilisants pour tous le monde, surtout pour le personnel communal, qui vit cela au quotidien. Comment travailler dans la sérénité ?

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    • Alain Lipietz 17 septembre 2016
      11:41

      Je suis enclin à partager l’avis des syndicats sur les raisons de "ce cirque" : plutôt d’ordre privé. Il va se traduire par un glissement dans la composition de la majorité actuelle (moins de personnes dans le groupe Vidal et davantage dans le groupe le Bohellec ou peut être Obadia) mais cela ne changera rien à la politique de cette équipe le Bohellec-Vidal-Obadia.
      Cela dit, vous avez raison : cette équipe s’est attelée à déstabiliser, à détruire moralement le personnel communal, et à détruire tout court le collectif des cadres de l’administration territoriale (en s’attaquant même au DGS). Cette semaine, un maire adjoint a été convoqué par la police suite à une plainte d’un directeur général adjoint. Il s’agit de la plainte en diffamation évoquée à la fin de l’article relatif au "pétage de plomb" de F. le Bohellec contre Le Parisien, en juillet dernier. Pour le commissariat du KB aussi, le cirque de l’exécutif villejuifois, ça commence à bien faire.

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  • Alain Lipietz 19 septembre 2016
    01:16

    Le point de vue de Laurence Loudière et du président du groupe VNV sur 94-Citoyens
    On aura donc une simple modification de la composition des groupes de la majorité le Bohellec-Vidal-Obadia, ce qui ne change rien à notre analyse politique.

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