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Conseil municipal du 3 avril 2018 (1)

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6 avril 2018
Alain Lipietz

Rénovation Lamartine : seulement 51 % de relogés

… et la droite saborde le conseil dans la nuit

Comme nous l’avions annoncé, la droite, apparemment en accord avec la majorité du Grand Orly Seine Bièvre, vote un « protocole de relogement » inadmissible pour les locataires de Lamartine. Et vers 2 heures du matin, divisée par d’incompréhensibles problèmes, elle interrompt le conseil.

Le relogement des habitants de Lamartine

Depuis qu’une Opération de Rénovation Urbaine a accordée par l’État au quartier Lamartine et à son voisin Lallier sur l’Haÿ les Roses, nos élus se sommes battus pour la reconstruction des logements sociaux « un pour un », et le relogement de tous les locataires dans du neuf, à Lamartine ou ailleurs à Villejuif. Ce que nous avions obtenus tant que Natalie Gandais était première adjointe et déléguée à l’Urbanisme.

Depuis , le projet s’est dégradé de façon continue. Contrairement à la loi, le Maire et son adjointe Mme Ouchard n’ont plus consulté les Conseils citoyens, qui selon la loi aurait dû « co-construire le projet », se contentant de « réunions publiques » et de « 8 réunions au pied des immeubles » (sic)

Dès que nous avons mis la main sur le texte que nous aurions à voter ce 3 avril, Natalie Gandais a tiré la sonnette d’alarme, par un article sur ce site et en recevant une délégation de l’Amicale des locataires et de la Confédération Nationale de Locataires, niveau régional. Personne ne les avait prévenus, ni la droite, ni le PCF pourtant accusé de « noyauter » l’Amicale !

Ce soir 3 avril nous avons donc à voter ce texte, qui s’engage à reloger « au moins 50% [seulement !] des ménages dans un logement neuf ou conventionné de moins de 5 ans à la date du relogement, ou dans un logement ayant eu une réhabilitation récente qui améliore sensiblement leur cadre de vie. » Les autres, non. On leur fera 3 propositions… Et si ce n’est pas acceptable pour elles, trop cher, trop dégradé ? Du balai. Une véritable opération d’exclusion sociale : Lamartine sera demain trop bien pour eux, aux yeux du maire.

Natalie Gandais intervient la première, renouvelant ses critiques déjà publiques. Les autres groupes d’opposition rajoutent d’autres critiques : quid des locataires « sans titre » (par exemple, les enfants) qui paient leur loyer ?

Elie Yebouet (droite) , président de l’OPH, révèle enfin les résultats de l’enquête « MOUS » sur ce que souhaitent les locataires de Lamartine : seuls 36 % souhaitent rester à Lamartine, mais 93 % à Villejuif.

Le maire F. le Bohellec répond en faisant semblant de ne pas avoir compris ce que disait Natalie Gandais, affirmant qu’elle « n’a pas lu la page 15 et la page 17 ».

Bon, alors voilà le document !! On y retrouve chiffre par chiffre, phrase par phrase, ce qu’a écrit et dit Natalie Gandais :

Je réponds au maire en citant ces passages, et je rajoute :

« Vous semblez oublier, M. Le maire, que Natalie Gandais était la première adjointe, déléguée à l’urbanisme au moment où les engagements ont été pris envers les habitants. C’est elle qui a présentés et défendu ces engagements, en votre absence, à la Communauté du Val de Bièvre, pour obtenir son soutien financier. Elle connaît ces chiffres par cœur, et connaît exactement leurs enjeux. Alors je vous les rappelle : nous nous étions engagés à ce que 80 logements sociaux seulement ne soient pas reconstruits dans le même quartier (afin de pouvoir augmenter la mixité sociale par de nouveaux arrivants), mais en contrepartie l’OPH s’engageait à construire 146 logements dans Villejuif (en plus de l’obligation de 25 % de logements sociaux dans les opérations importantes).

À l’époque, j’avais eu une cordiale discussion avec Mme da Silva, qui pensait que presque tous les locataires souhaiteraient rester à Lamartine : nous savions que ce ne serait pas le cas, beaucoup de mères souhaitant mettre leurs enfants à l’abri des « mauvaises fréquentations ». Finalement, c’est près des deux tiers des habitants qui souhaitent partir, mais cette enquête reflète l’état actuel de dégradation physique et sociale de Lamartine, il n’en sera plus de même après la rénovation. Les habitants se sentiraient exclus du « neuf ».

Rien n’y fait : la majorité, désormais confortée par le retournement de veste de M. Badel, impose cette opération injuste. Les oppositions votent contre.

La droite saborde le conseil en pleine nuit

Vers 1 heure et demi du matin, alors q’il ne reste plus que deux points à l’ordre du jour, la droite (groupe Obadia) demande une suspension de séance, juste avant l’examen des « demandes de protection fonctionnelles ».

Késako ? La protection fonctionnelle est la prise en charge par le budget communal des frais d’avocats des élus pour les affaires judiciaires « dans le cadre de leur fonction ». Or plusieurs membres de la droite demande cette protection, car il sont en procès avec Ph. Vidal qui, sur le site de son groupe, a publié leurs dépenses stupéfiantes en frais de formation.

Il semble donc que tout le monde dans la majorité du maire ne soit pas d’accord, et qu’ils n’ont pas eu le temps de se mettre d’accord !

Une suspension de séance est de droit mais ne doit pas durer plus d’un quart d’heure. Le maire, qui depuis juin 2017 refuse (illégalement) toutes les demandes de suspension de séance des groupes d’opposition, l’accorde à E. Obadia et sort avec les deux groupes de droite. Les autres attendent.

Un quart d’heure passe. Puis 20 minutes. Il est deux du matin. Excédés, les élus d’opposition partent se coucher les uns après les autres. Une administrative, inquiète, envoie un SMS au maire. On voit la droite revenir en courant tout en continuant à se disputer. Mais il n’y a plus le quorum ! Le conseil s’arrête.

Dernière minute : la droite retire la demande de protection fonctionnelle !

Le conseil est reconvoqué pour le mercredi 11 avril , mais ce point est retiré de l’ordre du jour.

Entretemps, plusieurs élus des oppositions, sans arrêt menacés par le maire et M. Obadia, ont demandé eux aussi la protection fonctionnelle.

***

Le compte-rendu du Conseil municipal du 3 avril est en 3 parties :

1. Rénovation Lamartine : seulement 51 % de relogés

2. Hausse maintenue des impôts et des tarifs de stationnement

3. Encore l’immobilier. Pourquoi avoir armé la police municipale ?

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