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4 novembre 2016

Ça y est : Villejuif est connecté à la géothermie. Photos !

Le 19 octobre, Villejuif-nord, y compris le nouveau puits de Villejuif, a été raccordé au réseau plus ancien Chevilly-L’Haÿ, qui a immédiatement commencé à alimenter 3 sites villejuifois. Le 7 novembre, la chaleur du puits de Villejuif commencera à desservir le réseau. L’usine de Villejuif et ses équipements publics sont presque finis.

Nous vous avons déjà expliqué le principe de la géothermie et la situation dans notre commune.

Une mise en service mouvementée.

La géothermie consiste à aller chercher de l’eau chaude à 2000 m sous terre, dans le « jurassique », pour réchauffer l’eau d’un réseau de chaleur de surface, grâce à de gros échangeurs, puis réinjecter cette eau dans le jurassique où elle va se réchauffer à nouveau. Donc, pas d’inquiétude, ce n’est pas l’eau du jurassique qui circule dans votre radiateur, mais celle du réseau de surface (et encore, pas celle du réseau principal) ! Cette énergie est aussi inépuisable que la chaleur qui vient du centre de la terre. Elle ne produit aucun gaz à effet de serre, aucune pollution. Toutefois le réseau a un peu besoin d’énergie d’appoint (gaz , électricité). Dans l’ensemble, il apporte 30 fois plus d’énergie qu’il n’en consomme.

Le réseau de Chevilly-Larue et de L’Haÿ les Roses fonctionne depuis trente ans. Villejuif a longtemps refusé de le rejoindre. Les deux autres villes, ayant besoin de rénover leurs deux vieux puits, ont obtenu la ralliement de la Ville pour y faire un troisième puits. La municipalité Union citoyenne élue en 2014 est alors beaucoup plus ouverte à l’écologie. Alain Lipietz, élu de L’Avenir à Villejuif-EELV, écologiste et ingénieur, devient vice-président du syndicat intercommunal, le Sygéo (propriétaire du réseau), et du service public local qui gère le réseau, la Semhach.

Le prolongement du réseau initial le long de la rue de Chevilly et de la rue de Verdun avait déjà permis de raccorder quelques grands équipements et immeubles collectifs du sud de Villejuif (les Lozaits, collège Karl Marx) et du centre (l’école jean Vilar, les Jardins de Villejuif), mais on ne pouvait guère faire plus avec les deux puits existants. La création du 3e puits à Villejuif, rue Jean-Baptiste Baudin, change la donne : tous les immeubles collectifs qui le souhaiteront, à l’ouest de la RD 7, pourront en profiter (pour un pavillon, ce n’est pas intéressant).

Nous avons raconté les aventures de notre 3e puits. En fait il s’agit de « bi-puits » : l’eau du jurassique monte en surface par un premier tube, échange sa chaleur, puis est réinjecté par un second tube un peu plus loin. Le puits d’injection est tombé sur une couche de craie pas très perméable : on a eu chaud ! Mais ça va. De même, la construction de l’usine (où sont les pompes et les échangeurs de chaleur) est tombée sur une caverne dans le gypse, comme il y en a tant sous Villejuif : il a fallu la boucher avec du béton.

Mais le retard le plus gênant est venu du branchement des réseaux de surface, en particulier le tronc principal qui remonte rue de Verdun-rue Marcel Grosménil et rejoint le nouveau puits derrière le cimetière des Indigents. D’abord il n’a pas été possible de franchir directement le carrefour avec l’avenue Paul-Vaillant-Couturier, il a fallu faire un crochet par le collège Guy Moquet. Malgré mes efforts dès septembre 2014 pour alerter sur l’urgence de lancer les travaux avant que ne commencent ceux du métro, je n’ai pu convaincre ni le maire ni le conseil départemental (propriétaire de l’avenue Paul Vaillant Couturier) d’aller vite, et on a raté la saison froide 2015-2016, pendant laquelle il a fallu mettre les 2 vieux puits en rénovation. Notre réseau de géothermie a dû alors fonctionner… entièrement au gaz. On a ainsi pu vérifier que la géothermie, c’est nettement moins cher que le gaz !

Il a fallu aussi protéger les riverains contre un certain sans-gêne des entreprises de forage, qui sont au fond des industries pétrolières, habituées à travailler en plein désert ;-)
Mais grâce à la vigilante insistance de notre élue et riveraine, Anne-Lise Boyer, il a été possible de contrôler la plupart des nuisances.

L’heure de la moisson

Maintenant (presque) tout est prêt, et on aborde l’automne.

Dès le début octobre, le branchement est fait entre les deux rives de l’avenue PVC, le réseau enfin unifié est testé, l’eau chaude arrive de Chevilly/L’Haÿ, et dès le 19 octobre, dans l’après-midi, le groupe scolaire Joliot-Curie et deux résidences sont branchées et se chauffent désormais à la géothermie !

Et le 7 novembre, les pompes et échangeurs de l’usine de Villejuif entrent en fonction : à partir de ce moment, l’eau chaude venue du jurassique par le puits de Villejuif commence à chauffer l’eau du réseau de chaleur de surface…

Que reste-t-il à faire ? Encore quelques détails. L’eau qui arrive du sous-sol ne communique pas, au départ du circuit de surface, une température suffisante : vers les 70° alors qu’on souhaiterait 85-90°. À Chevilly et l’Haÿ, ce problème est résolu par un apport de chaleur complémentaire, obtenu en brulant du gaz dans une turbine (qui produit aussi de l’électricité : on parle de cogénération)

A Villejuif, on fera beaucoup mieux ! Toujours plus loin dans la lutte contre les énergies à effet des serre (et les turbines à gaz en produisent, même si la cogénération au gaz est ce qui se fait de mieux) , on utilisera une pompe à chaleur industrielle. C’est comme un très gros moteur de réfrigérateur : ça pompe un reliquat de chaleur dans l’eau qui va être réinjectée dans la terre, et ça réchauffe l’eau du réseau de surface au départ de l’usine.

La pompe à chaleur

Cet appoint (nécessaire au cœur de l’hiver) ne fonctionnera que vers janvier.

Et puis il reste à fignoler l’usine et surtout son bâtiment annexe… et son jardin. Ce même 19 octobre était organisée une visite.

L’usine, avec ces jolies cheminées et son toit en pente arborée, est conçue pour ne pas gêner le nouveau bâtiment de la résidence pour élèves-infirmières qui la domine.

L’usine et la nouvelle résidence

Le bâtiment annexe accueillera le personnel de la centrale (très peu de monde !!) et surtout une salle pédagogique qui servira à expliquer ce qu’est la géothermie. Comme convenu, cette salle servira aussi de salle de quartier.

La salle pédagogique
La salle pédagogique (intérieur)

Enfin, le jardin sera lui aussi un jardin pédagogique à l’usage, principalement, du groupe scolaire Joliot-Curie.

L’usine et le jardin vus de la salle pédagogique

A l’heure où la COP 21 est ratifiée et la COP 22 va s’ouvrir à Marrakech, Villejuif contribue ainsi à sauver la planète… même si le Plan vélo prend un an de retard.

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