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Ier tour des régionales à Villejuif

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7 décembre 2015

La droite en hausse ou en chute libre ?

Il y a deux interprétations possibles au premier tour des régionales à Villejuif, selon qu’on les rapporte aux régionales de 2010 ou aux dernières municipales.

Par rapport aux régionales 2010

Normalement, « on compare ce qui est comparable », donc les premiers tours des régionales de 2010 et 2015. On constate alors une stabilité étonnante des partis de la gauche classique (PS et PCF), un effondrement de EELV et de l’extrême gauche, une forte montée du FN, l’abstention régressant légèrement de 63 à 61%.

Le PS baisse à peine, de 28 à 26 %. Le PCF (Front de Gauche) pareil : de 20,1 à 19,3. Mais l’extrême gauche disparaît (de 5,6 % à 1,75%). Si on suppose que le vote NPA (Besancenot) est maintenant absorbé par le Front de Gauche , la baisse du vote FdG + extrême gauche est plus sévère : de 25,7 à 21%. Dans une ville où le PCF devance encore le PS, il y a là, dans ce choix des électeurs, une part de vote tactique : on pense que Bartolone a plus de chance que Laurent de l’emporter au second tour, au niveau régional.

Comme partout, le vote EELV s’effondre : 8,2%. En 2010 on était encore dans le sillage de la liste Europe Écologie de Dany Cohn-Bendit : 14,6 %. Cet espoir a éta fracassé par la terrible gestion du parti par l’équipe Duflot-Placé-Cosse, et l’impact s’en ressent d’autant plus fortement à Villejuif que E. Cosse et JV. Placé étaient venus en personne à Villejuif soutenir une équipe Cordillot rejetée par la population, et demander devant les télés l’exclusion du groupe écologiste de Villejuif.

On retrouve exactement la même évolution que dans le Val de Marne, où le PS se maintient (de 25,5 % à 25), le Front de Gauche + l’extrême gauche chutent nettement (de 15,2 à 12) et le vote écolo (dissidents compris) s’effondre encore plus qu’à Villejuif : de 17,5 à 8,5 %.

La gauche classique (FdG + PS) à Villejuif est désormais minoritaire mais, en alliance avec les écologistes, elle reste très largement majoritaire : 55 %. Ce qui confirme exactement la leçon des départementales 2015. Dans le Val de Marne elle domine largement le centre-droit, mais même avec EELV n’a plus la majorité absolue. On retrouve la même situation à l’échelle régionale : Bartolone conserve donc toutes ses chances de l’emporter.

La droite de Villejuif peut mieux se réjouir qu’en Val de Marne. En 2010 le Modem se présentait séparément de la liste Pécresse (UMP/LR + UDI), en 2015 il est dans la liste Pécresse : il faut donc les regrouper pour comparer. Le centre-droit passe ainsi à Villejuif de 17,1 à 22,1%, alors qu’au niveau Val-de-Marne la progression de ce bloc est quasi nulle, à 28,5 %.

En revanche, la droite de la droite progresse massivement : le FN passe de 9,5% à 15,6 %. Il faut sans doute y rajouter Dupont-Aignan qui passe de 2,3 à 3,8 %, en faisant campagne contre l’Europe, l’insécurité et les transports en commun !

Cette double progression de la droite de la droite est toutefois plus faible que dans le Val de Marne. Prenons l’exemple de Villeneuve Saint Georges, que le PCF du Val de Bièvre a tenu à faire intégrer dans le futur territoire « T12 ». Sans doute « pour y renforcer la gauche » ? Ah ben merci ! Il s’agit d’une des deux villes du Val de Marne (avec le bourg de Mandres-les-Roses) où le FN est en tête : 29%, suivi du PS à 21% et de... Dupont-Aignan à 13,2%, V. Pécresse n’arrivant qu’en 4e position à 11,9%, devant le PCF à 10 % et EELV à 5,6%. Précisions : la maire est communiste (mais n’a battu le FN que d’un cheveu en 2014), et c’est la ville de Cécile Duflot, qui en fut longtemps maire adjointe....

Par rapport aux municipales

Le problème, avec cette méthode de « comparer ce qui est comparable », c’est que le maire Union citoyenne de Villejuif, Franck le Bohellec, avait fait du succès de la liste Pécresse un referendum sur sa propre personne. Contrairement à l’accord entre les 4 listes de sa majorité, il figurait en effet sur la liste de la droite régionnale. Et Franck le Bohellec, dans son dernier tract, précisait : « Mon choix est donc guidé par la continuité dans le combat que j’ai mené avec les membres de mon Union (sic !!) …. pour mener à bien le programme municipal pour lequel vous m’avez fait confiance.... Vous m’avez choisi comme rassembleur en 2014. Aujourd’hui j’ai encore besoin de votre confiance... »

Cet engagement stupéfiant a provoqué la réaction scandalisée de notre groupe L’Avenir à Villejuif-EELV et du groupe VNV (dissidents socialistes). D’autant que le seul argument que nous opposa le chef de file de « Nouvelle dynamique pour Villejuif » fut le soutien particulier que la droite, une fois majoritaire au conseil régional, apporterait à Villejuif grâce à son ralliement. Hypothèse en soi scandaleuse (seules les villes dont les maires sont sur la liste Pécresse peuvent espérer un soutien de la région ??) et qui revenait à jouer le sort de Villejuif à pile ou face (et même semble-t-il nettement moins).

La réponse des Villejuifois à « l’appel à la confiance » de F. le Bohellec est sans appel. Le journaliste de Citoyens-94 la résume ainsi :
« À Villejuif, l’implosion de l’Union citoyenne suite à la candidature du maire LR Fanck Le Bohellec aux élections régionales a donné l’occasion à la gauche de s’offrir une seconde revanche dans la commune après la victoire du binôme PCF lors des élections départementales de mars 2015. »

En 2014 les listes Harel et le Bohellec pesaient 15,81 et 17,15%, soit 33 %. Hier, ce centre-droit a totalisé 22,1%, soit un tiers de moins.

A l’inverse, la liste EELV-L’Avenir à Villejuif, « unitaire pour deux" dans la défense de l’Union citoyenne, n’a baissé que de 10,4 à 8,2%, auquel il faut sans doute ajouter les votes écolos « irréductiblement anti-Cosse » qui se sont portés sur la liste écolo dissidente de notre vieil ami Sylvain de Smet, soit au total 8,45 %. Les électeurs L’Avenir à Villejuif-EELV « pesaient » 31% des le Bohellec + Harel. Ils en pèsent aujourd’hui 38%… alors que partout ailleurs le vote EELV s’est effondré face à une droite en ascension.

Quant au vote VNV, il est sans doute retourné directement à Bartolone, car il s’agissait de votes PS ou Modem de gauche refusant l’hégémonie du PCF villejuifois.

Encore faut-il évoquer la difficulté qu’a eu notre groupe pour soutenir une liste conduite par Emmanuelle Cosse. Les plus « politisés » d’entre nous peuvent le comprendre aisément, mais la blessure imposée par elle aux simples sympathisants écologistes de Villejuif sera plus longue à cicatriser. C’est pourquoi nous avons tenté, mais trop tardivement, d’expliquer qu’il s’agissait pour nous de soutenir un excellent responsable des transports, écologiste aussi dévoué que compétent (même si on peut comme toujours discuter chacun de ses choix), Pierre Serne.

Et maintenant ?

D’abord et avant tout, se mobiliser pour la victoire de la liste fusionnée de la gauche et des écologistes autour de Bartolone, quoiqu’elle soit probable sur le papier (et l’a toujours été). Ailleurs on escompte un « sursaut républicain » contre le FN ? En Ile-de-France « Barto » risque de tomber par confiance aveugle dans l’arithmétique !

Et pour Villejuif ? Beaucoup nous disent aujourd’hui : « Il faut de nouvelles élections ». Certes, la gauche est, avec les écologistes, majoritaire dans la population comme au conseil municipal. Mais attention. Cela ne fait pas un projet municipal.

Le Plan Local d’Urbanisme que nous adopterons cette semaine après les ultimes modifications demandées à l’enquête publique, la régie de quartier que la majorité communiste refusait depuis 20 ans, la prise en compte d’un vrai problème d’impunité pour la délinquance à Villejuif, une hausse très modérée des impôts pour faire face à l’austérité socialiste, alors que le PCF commençait ses mandats par un coup de massue fiscal, tout cela nous ne l’avons que par notre alliance Union citoyenne. Et rien n’indique, dans les interventions des élus Cordillot au conseil municipal, que nous pourrions défendre ces acquis dans le cadre d’une alliance avec l’ancienne équipe. Il faudra travailler avec des femmes et des hommes nouveaux, au PS et au Front de Gauche.

Et la question est d’autant plus spéculative que seul le centre-droit est en capacité de provoquer de nouvelles élections municipales à Villejuif.

La seule solution est donc d’obliger le maire à revenir à la posture « gaulliste social et démocrate » qui fut la sienne au début de son mandat. C’est le message que les électeurs viennent de lui adresser.

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