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15 mai 2013
Natalie Gandais

Lettre d’observations des Ateliers

Enquête publique sur le SDRIF

En attendant de pouvoir donner notre avis sur le PLU et sur le CDT, nous avons envoyé un avis sur le SDRIF.

Monsieur le Président
Commission d’enquête
pour la révision du Sdrif

Villejuif, le 14 mai 2013

Monsieur le Président,

Les Ateliers de l’Avenir à Villejuif est une association de citoyens engagés dans l’élaboration d’un projet municipal. Nous suivons attentivement les divers projets d’urbanisation de notre ville et nous sommes relativement inquiets de ce qui se prépare avec le nouveau SDRIF. Globalement, nous souscrivons à l’analyse de Michel Riottot, président d’Ile de France Environnement comme à celle d’Alain Lipietz, responsable du groupe Europe-Écologie de Villejuif.

Outre les risques environnementaux, nous souhaitons insister sur les risques sociaux d’une urbanisation trop intense de notre ville, telle que proposée par ce nouveau SDRIF qui nous couvre de 15 pastilles rouges, dans le contexte socio-économique actuel, contre 5 dans le projet de 2008. Pourtant, la Ligne Rouge était déjà intégrée dans le Sdrif de 2008 sous le nom d’Arc Express : rien ne vient donc justifier une urbanisation plus dense à Louis Aragon. Quant à la Ligne Bleue, inattendue en 2008, mais promise pour la fin des années 2020, elle justifie deux pastilles d’urbanisation autour de l’IGR, mais certainement pas l’effacement de notre « Coulée Verte » sous une avalanche de pastilles rouges.

Nous sommes conscients que le Sdrif n’est pas là pour remettre en cause les orientations d’une majorité municipale par définition légitime mais provisoire. Cependant, la « vision » du Sdrif fixe avec raison des principes de soutenabilité et de mixité sociale et fonctionnelle de l’habitat. L’avalanche de nouvelles pastilles rouges sur notre ville s’inscrit dans une dynamique passée, d’ailleurs confirmée par le nouveau PLU annoncé après l’adoption de ce projet de Sdrif. Accepter ces 15 pastilles, c’est accepter la prolongation d’un modèle de développement dont nous connaissons aujourd’hui les effets pervers.

En effet, depuis des décennies, la majorité municipale pratique à Villejuif une politique de construction de logements sociaux tous azimuts. Pour construire partout des Hlm, elle a commencé par gaspiller dans les années cinquante et soixante presque tout l’espace agricole en construisant des cités Hlm très peu denses, puis dans les années 80 et 90 elle a achevé de détruire tout ce qui pouvait faire le charme de notre centre ville (maisons anciennes de caractère, château et dépendances qui structuraient le cœur de la ville) pour les remplacer par des immeubles.

Ayant eu une politique entièrement vouée aux logements sociaux, mais sans l’accompagnement suffisant des populations pour éviter les multiples problèmes sociaux liés à la pauvreté et au chômage, refusant longtemps l’arrivée de bureaux ou le développement de l’économie sociale et solidaire, et faute de ressources fiscales suffisantes, la ville est aujourd’hui déraisonnablement endettée. Elle ne sait aujourd’hui trouver des recettes qu’en cédant des droits à construire, et entend profiter de ce pastillage tout rouge du Sdrif pour continuer dans cette voie.

A partir des années 2000, aujourd’hui et dans l’avenir, n’ayant plus suffisamment d’ancien à démolir, elle s’attaque aux bâtiments plus récents (tel que l’ancienne gendarmerie, pourtant pourvue de 12 logements en bon état,), aux quartiers pavillonnaires (quitte à exproprier des habitants qui vivent là heureux) pour construire jusqu’à 40 m de haut sur des terrains minés autour de la future gare de Grand-Paris-Aragon.

Enfin, prétextant d’une relative (1200 m … ) proximité avec la future gare de métro Grand-Paris-Gustave Roussy, elle s’attaque également aux derniers terrains agricoles, jusque là épargnés parce qu’ils longent l’autoroute et sont donc peu propices à un habitat de qualité. Mais les pastilles rouges du Sdrif le long de l’autoroute ouvrent la voie à de nouveaux ensembles de logements sociaux, tout en hauteur, avec vue sur le flux de voitures et nez dans les gaz d’échappement.

Toutes ces perspectives de constructions nous inquiètent beaucoup : en plus de détruire le cadre de vie des habitants, de supprimer des espaces agricoles et des espaces verts, Villejuif pourrait continuer d’augmenter sa population en faisant venir de nouveaux habitants appartenant aux catégories les plus modestes, voire défavorisées (et donc susceptible d’accepter de se ruiner la santé dans un logement en bordure d’autoroute) alors que cette municipalité a démontré n’avoir pas les moyens ni les compétences pour traiter les problèmes sociaux qui viennent avec.

Nous connaissons les problèmes d’autres villes de banlieue qui ont suivi ce chemin, nous commençons à les connaître à Villejuif, nous ne souhaitons pas les voir accroitre mais au contraire explorer des pistes pour que les actuels habitants vivent mieux ensemble, sur un territoire qu’il faut rendre plus agréable plutôt que plus peuplé.

C’est pourquoi nous soutenons l’orientation du Sdrif en faveur de la mixité fonctionnelle et sociale et de « la ville des courtes distances », mais cette orientation est contradictoire avec cette carte. Nous vous proposons donc de revenir aux 5 pastilles du Sdrif 2008, bien plus soutenable, plus deux pastilles autour de l’IGR, en dehors du Parc. Nous regrettons d’ailleurs que ces pastilles ne soient pas « qualifiées » : Villejuif étant actuellement une ville dortoir, il devrait être spécifié que ces pastilles ouvrent le droit à bâtir essentiellement des locaux d’activités.

Voilà, monsieur le Président, les réserves que nous souhaitons exprimer sur ce projet de Sdrif, espérant qu’elles retiendront votre attention.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments les meilleurs,

Natalie Gandais

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