L’Avenir à Villejuif
Écologie - Démocratie - Solidarité

Categories

Accueil > Thémes > Urbanisme > Avant propos et introduction

La politique foncière d’une municipalité communiste - partie 1

Imprimez !
2 septembre 2012
Manon Castagné

Avant propos et introduction

Rapport de stage (été 2013)

Introduction

Villejuif est une commune du Val-de-Marne de 55 490 habitants (2010). Elle s’étend sur 5.34 km2 pour une densité de 10 391 habitants au kilomètre carré. La Ville est structurée par la nationale 7 doublée d’une ligne de métro, d’un futur tramway, de l’arrivée en 2020 de la ligne rouge sud du Grand Paris Express ainsi que de la ligne bleue d’ici à 2030. Elle se situe à 3 stations de métro de Paris, soit environ 3 kilomètres de la Capitale. Principale ville de la communauté d’agglomération du Val de Bièvre, sa municipalité est communiste depuis 1925, et c’est Claudine Cordillot qui en est le maire depuis 1999.

Parmi les nombreux sujets qui préoccupent les Ateliers de l’Avenir à Villejuif, le sujet du foncier, c’est-à-dire du fonds de terre, de sa propriété, de son exploitation et de son imposition – à distinguer de l’immobilier, qui est relatif à un bien immeuble - occupe une place de choix, étant donné l’importance capitale qu’a pris cette question pour la Ville. La politique municipale consiste en partie à favoriser la construction de logements pour attirer les populations à faible revenu. Or, cette politique municipale de construction de nouveaux logements sociaux est largement décriée. Elle vise à ce que Villejuif en soit dotée à hauteur de 40%, alors que la Ville y participe déjà largement : elle est actuellement à 36% tandis que le seuil national est actuellement fixé à 20% (et devrait être réhaussé à 25% avec la nouvelle loi dite Duflot), comme cela sera précisé plus loin. De plus, les logements existants sont pour la plupart aujourd’hui confrontés à des problèmes d’insécurité que la municipalité ne parvient pas à résoudre. C’est dans ce contexte que les pouvoirs publics d’Ile-de-France, suite à la loi relative au Grand Paris, accumulent les projets de révision des documents d’urbanisme - projets dont les acronymes découragent plus d’un citoyen de s’y intéresser de plus près : SDRIF, PLU, SRCE et autres CDT n’encouragent pas à la lecture.

Tandis que certains ignorent tout des projets à venir, d’autres ont pris la mesure des bouleversements que ces textes peuvent induire pour la Ville et pour eux-mêmes et se mobilisent. Je pense d’abord à l’association "Les habitants et riverains du quartier Aragon", qui se bat contre les expropriations par divers moyens (campagnes d’affichage, lettre au maire, réunions, manifestations, pétition, etc.) tandis que la municipalité accentue la pression sur ses habitants via des procédés très critiquables (La rumeur selon laquelle elle aurait adopté une attitude complaisante envers le squat "La Bouée" pour accélérer le départ des habitants m’a été confirmée par une amie qui fréquente ce lieu et a discuté avec l’un de ses squatteurs permanents). Le collectif "Respirons à Robespierre" est né par la suite contre la construction d’un immeuble de 13 étages au sein de cette même Zac. N’oublions pas aussi les riverains de la Zac Cancer Campus qui s’organisent sur Facebook , les résidents du quartier Centre – Paul Guiraud qui se sont constitués en association face à la possible construction de bâtiments d’envergure aux abords et sur une partie de l’hôpital, ainsi que le blog "Recours Terrain Mareine" qui relaie l’opposition à un projet de construction en plein centre-ville.

Face au constat des difficultés que rencontrent certains quartiers, et face à la résistance organisée par les habitants, comment la Ville justifie-t-elle sa politique ? D’après la municipalité, la motivation première est l’accueil des enfants des Villejuifois et des classes populaires. Il s’agirait ensuite de lancer des grands projets urbains autour des métros pour prévenir la spéculation liée au projet de Grand Paris. Enfin, elle dit acheter sporadiquement dans le but d’empêcher les marchands de sommeil de venir y prospérer.

Pourtant, l’effort de la Ville en matière de participation au logement des citoyens issus des classes populaires est déjà important, et chercher à tous les loger – en plus d’être impossible – est déraisonnable : ils ne peuvent dès lors être accueillis dans de bonnes conditions et la menace de la ghettoïsation pèse. Quant à la peur des conséquences du Grand Paris, les projets municipaux vont bien au-delà des périmètres des stations de métro, comme le montrent les plans pour la RN7 ou pour l’opération Campus Grand Parc. Enfin, en quoi une telle politique pourrait-elle empêcher l’activité des marchands de sommeil ?

Dans ce contexte, il nous a semblé fondamental de nous intéresser de près à la question foncière à Villejuif, afin de comprendre clairement ce qu’il se passe dans la Ville : Quid du foncier à Villejuif ? Quelle est la politique de la Ville et comment la met-elle en place ? Quelles conséquences cela a-t-il pour les habitants et les investisseurs ? Mais, surtout, dans quelle mesure peut-on affirmer que la municipalité communiste exerce un fort contrôle sur le domaine foncier tout en prenant un certain nombre de risques ?

Nous avons souhaité répondre à ces questions et rendre ces processus intelligibles pour les Villejuifois.
Voir ici la Méthode de travail.

Partager

Commentaires

Répondre à cet article

Vous retrouverez cette page sur internet :
http://laveniravillejuif.fr/spip.php?article65&artpage=2-2